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 [Poèmes] Les tARTTines DU maTin

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2 participants
AuteurMessage
Paul Eluard
Couteau
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Paul Eluard


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Je suis un(e) : Masculin D'humeur : surréaliste
Je fais dans : l'anti-litterature

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MessageSujet: [Poèmes] Les tARTTines DU maTin   [Poèmes] Les tARTTines DU maTin EmptyMer 9 Fév 2011 - 22:55

Je vous livre ici quelques extraits des " tARTTines DU maTin", recueil poetique posthume du regretté Robert Poinçonsse.
Véritable avant-gardiste du début du XXe siècle, encore trop méconnu du grand publique, il pratiqua pendant des années la sculpture sur fraise des bois, avant de s'employer, dans les dernières années de sa vie, à la poésie.

Il avait pour particularité de ne jamais écrire sur du papier, mais de se graver ses vers à même la peau, à l'aide d'une pointe de compas; ainsi espérait-il "dépasser le dualisme corps-esprit" et créer une osmose féconde entre les 2 plans de son être. Osmose qu'il considérait comme origine de son inspiration.
Ce processus rendant toute correction impossible, ses textes ont souvent été salué pour leur fraicheur audacieuse.
Sa peau est aujourd'hui conservée à la Bibliothèque de France.

Voici:

PéroRaison SOUS-MARINE

Je veux prouver qu'une forme plate peut contenir un vide; qu'une forme plate, tout en s'élevant vers les hauteurs sous-marines, peut être feuille, et qu'à son zénith on puisse la confondre avec le noyau terrestre.
Une femme porte un enfant, atlas porte la terre, je soutiens le vide. Je le baptise avec mon vin, je l'étreins entre mes os, je l'oublie dans le vase
de mon bonheur, je m'en souviens dans mes yeux qui pleurent, alors il tombe comme une pépite, c'est le souvenir qui bouge dans la montagne et dans le sexe de l'amour; qu'il faut aller chercher à la pioche dans les mines de Bhopal.
Dans les cavernes corporelles. La mine est un réseau arachnéen qui se termine dans mon ventre, serré en un nœud douloureux et impatient. Patientez! TOUJOURS rien N'arrive. Barbe bleue vous dévorera finalement.
C'est la mort.


Traité pornologique


Mon amour
théologique et corporelle.
Confluent de tous les sangs, il est l'œuf universel qui brule dans les filles qu'il engendre.
Monuments au mort et berceaux d'orange
poteaux scalpés par la tempête, fondation des comètes, il est l'olympe de la mythologie verticale
ELLE
Son bestiaire
Sa caverne cunéiforme.



Traité scatophile (ou la truite hermaphrodite)


Les pendaisons optimales ont lieu sur le promontoire des fesses, dans le plongeon vertébré et oblique des passions molles.

Grand-ducs mâles
Les missions excrémentielles sur la potence
De sang
Parfumé. AU PAYS QUE LE SOLEIL CARESSE
Descend
L'archiviste, grand tableau dans le miroir du corps liquide, peint ta mort avec l'ardeur du paon
Avec l'œil de la chambre jaune, de la chambre à gaz. DE la mélancolie.

Sexe ici ton nom est banni.

CARESSE DES JETS D'EAU

Prototype amphibien:


On le voit nageoire horizontale
On le voix d'outre tombe
On le voit dans la tombe
Paver les routes rêves

On lui doit des villes mers
On lui doigt de l'aube
On dit "soir d'émeraude"
Dans tes pupilles
On le dit mois d'automne
On lui dit "bâtisseur"

Monts calmes ruines mornes
Songe équarrisseur
De chevaux
Sauvages

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Tzara
Glaive
Glaive
Tzara


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Je suis un(e) : Masculin D'humeur : anarchiste
Je fais dans : l'écorce le souvenir l'orage

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MessageSujet: Re: [Poèmes] Les tARTTines DU maTin   [Poèmes] Les tARTTines DU maTin EmptyJeu 10 Fév 2011 - 0:45

De vieux souvenirs qui remontent comme les effluves du vieux chaudron de nos vies...
Breton l'adorait, pour sa vieillesse comme pour sa folie : cet homme, Robert... un déjanté mais un déjanté de génie. Une joaillerie incandescente parmi les silex froids.

Et quand je dis fou et génial, je ne parle pas uniquement de son style, libre ainsi qu'un cyclone d'intelligence, qui avait l'humour verni d'une beauté bizarre, versatile s'il en faut, absolu quoiqu'il en soit, mais bien de sa personne. Un individu profondément singulier. Effrayant par instant, bienveillant par ailleurs ; une originalité inouïe, presque divine à l'époque...

Je regrette seulement, pour l'avoir vu réellement à l'œuvre, ces calligraphies pleines d'obsessions et d'abus à l'égard des verticales et des horizontales, comme celles qu'il s'était gravées sur le mollet droit par exemple. Elles avaient la métaphore douloureuse, pleine de béance et de néant. C'était tout-à-fait détestable.

Néanmoins, force nous fût de goûter à son mysticisme. Et quel goût pour le sublime ! Pour le suprême ! Pour l'infini ! Il voyait le Beau dans le langage comme une évidence. Et c'est hélas cela ; ce goût irrémédiable et irrépressible qu'il avait à "donner corps et sang à ses concepts délirés" (je reprends ses mots exacts) qui l'a perdu.

Eh quoi ! Vouloir décorer littéralement et concrètement "son cœur" d'un haïku, à l'aide d'un "No-dachi", long sabre importé du Japon, c'était "assez culotté" de sa part ("assez culotté" il me semble que c'est l'expression que l'on utilise de nos jours) : quand on passe à l'acte, on n'y survit pas. Évidemment.

Heureux Van Gogh de la poésie.
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