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 [Auteur] Michel Eyquem de Montaigne

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MessageSujet: [Auteur] Michel Eyquem de Montaigne   [Auteur] Michel Eyquem de Montaigne EmptySam 18 Déc 2010 - 13:50

Je vous parle de Montaigne parce que cet auteur bénéficie d'un statut particulier pour moi. Ma bibliothèque, ma dévédéthèque et ma cédéthèque sont longues, bout à bout, de 40 centimètres (puisque je suis du genre inquisiteur pyromane autodafiste avec les livres que je honnis, et du genre revendeur fourgueur donateur avec les non essentiels). Et encore, dans ces 40 centimètres de produits culturels, il y a un Petit Robert 2003, héritage de mes cours de philologie à la fac de Lettres Modernes.

Bref, Montaigne est là en version Folio dans ma bibliothèque, et il se peut bien qu'un jour il apparaisse dans une belle édition ficelée et en cuir. Pour le plaisir.

Montaigne n'est pas le genre d'homme à écrire : c'est un aristocrate de famille depuis trois générations (noblesse de robe) et l'écriture n'est pas propre à son rang. D'ailleurs, il n'écrit pas. Il dicte. Un secrétaire est là, dactylo dans son genre, à saisir à la volée le discours de cet homme qui rôde en long en large et en travers, au troisième étage de sa tour particulière dans sa propriété en Dordogne, près de Ste-Foy la Grande et de St-Emillion...

Il dicte des considérations (sens étymologique d'essais, ou bien encore commentaires) sur tout et sur rien, à travers différentes sources et notamment antiques (nous sommes à la Renaissance) car il maîtrise le latin sur le bout des doigts (pour avoir été éduqué en cette langue, si bien que le français -- langue vernaculaire pourtant -- est pour lui comme langue étrangère, et il lui impose des tournures latines aussi).

C'est la mort de son Ami Étienne de la Boétie, avec qui il entretenait le meilleur ("parce que c'était lui, parce que c'était moi"), qui le pousse à consigner ses "fantaisies" (sic) et il dit : "Je n'ai nul autre considération de ton service et de ma gloire, lecteur, et ne me propose pour fin que domestique et privée."... Probablement est-il confronté à la Mort, d'autant plus qu'une expérience de chute à cheval l'en a rapproché, qui l'amène à se peindre. Écrire pour ne pas mourir.

Son Ami la Boétie écrivait des pamphlets de type Discours sur la servitude volontaire, à teneur pré-anarchiste anti-étatiste (royal ou autre)... Montaigne, certes plus rangé, est de tempérament farouche mais audacieux. Maire de Bordeaux, émissaire entre les rois de France et de Navarre, neutre ès guerres de religions en lesquelles il avance une certaine idée de la liberté de conscience, tout en favorisant le catholicisme (par amour de l'ordre des choses), l'homme est quelqu'un de fiable, honnête, respectable et respecté.

De tout cela, il suit que ces essais traitent du cours du monde, de la folie des hommes, mais aussi de leur contexture particulière insaisissable, ainsi que des valeurs telles que le vrai honneur, la droiture, la constance, la modération, et la vie bonne (vita bona) avancée par un Platon, un Diogène, un Épicure et un Lucrèce. Le tout, assaisonné de XVIè siècle, c'est-à-dire à la couleur du temps ; car Montaigne, tout en musant philosophiquement, est profondément contemporain de son époque.

Son époque : la Renaissance. Cette Renaissance qu'un de mes professeurs facultard ès Lettres Modernes, seizièmiste, spécialiste de Ronsard, Du Bellay, Rabelais et Montaigne... n'hésitait pas à mettre en relation à nos jours si mobiles, si liquides, si fluides, si fractaux. Protée à l'honneur, protéisme, protéiformité, bref : mutation. On ne sait plus bien ce qui advient du monde depuis 1991 (chute du bloc communiste) et les frasques manifestes du capitalisme enjolivé du discours néolibéral. Le monde devient multipolaire, Asie et Amérique Latine sont en pleine surrection...

Un peu comme ce XVIè siècle où les horizons se déploient sur les Indes occidentales (les Amériques) et se fractionnent en factions religieuses (en Europe). On ne sait plus bien où courent les choses, mais qui vivra verra. Alors, en ce sens, on dit de Montaigne qu'il est extrêmement contemporain pour aujourd'hui encore.

Avez-vous lu Montaigne, ou au moins y avez-vous goûté, ou ne seriez-vous que passé à côté de lui de près ou de loin ? Qu'en avez-vous pensé, et savouré ?
Le topo que je dresse de sa situation et de ce qu'on en dit, comment vous parle-t-il, que vous évoque-t-il, à quoi vous fait-il penser ?
Montaigne philosophe, c'est vrai, mais en musant ; d'où sa catégorisation comme écrivain et philosophe. Avez-vous une préférence pour un titre où l'autre ? Si oui pourquoi ? Si non, comment vous expliquez-vous cet alliage ?

Si ces questions en guise d'amorce vous gênent, ignorez-les et lancez-vous à votre façon ! Wink
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[Auteur] Michel Eyquem de Montaigne
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