Et comment écrire?

Je repose la mille fois usée/lassée/usitée question, à savoir ce que doit être (ici visons l'idéal) le processus d'écriture.
J'ose espérer des réponses différentes de celles qui naissent habituellement, balayez les évidences pour vous recentrer sur la question. Sur vous aussi, tiens.

Avec une plume de paon uniquement parce qu'il faut des yeux aux plumes sinon elles ne voient rien elle ne voient que la réalité qui est une chose chiante comme une pluie sans animaux perpétuels dans ses gouttes
Avec une plume de paon parce que quand on écrit à plein ca fait une queue somptueuse
c'est beau les queues

Spoiler:

La question est : Quelle est ta propre vision de comment écrire ?

Robert il dit toujours la vérité. Plumes bleues, plumes vertes, et grises.

Frocker, ta réflexion commençait bien puis patatataamam elle s'est brisée les côtes.
Les deux types d'écriture, je vois le truc, je le suis. Plus qu'écritures automatique et intelligente, j'aurais utilisé les termes de spontanée et réflexive parce que tu sous-entends que l'écriture automatique, bah c'est pas intelligent. Ca me rend triste.
Puis après tes histoires de cours de français... Heu. Les grands écrivains, c'est quand même au moins un petit peu ceux qui renversaient tout, bam, n'utilisaient plus que les mots et en faisaient des regards dans tous les sens, les leurs.
Puis c'est plus fort que moi, j'ai toujours trouvé ça peu ragoûtant les écrivaillons dictionnaire en main. Pas beau.

Citation :

Plus qu'écritures automatique et intelligente, j'aurais utilisé les termes de spontanée et réflexive parce que tu sous-entends que l'écriture automatique, bah c'est pas intelligent.

Ça dépend encore. Là, j'étais à l’extrême de l'extrême mais je pense qu'on pourrait encore sous-classer tout ça. Tu as raison en parlant de "réflexive / spontanée". On pourrait aussi faire un métis des deux.
Bernard Werber a apparemment fait de l'écriture automatique pure sur plusieurs chapitres de son livre : "Les Thanatonautes, 1994, Bernard Werber avoue avoir un penchant pour ce livre, qui fut pourtant un échec commercial lors de sa sortie grand format, le succès étant venu avec la version de poche. Sur son site officiel, Werber a déclaré avoir écrit quelques passages de ce livre en écriture automatique." (Cf.wikipédia)
Un texte avec un minimum de réflexion est toujours plus intéressant à lire qu'un texte "lâché" brusquement sur le papier non ? Il y a aussi quelques exceptions.

Du coup, j'en perds mon latin dans tout ça. Si on parle d'écriture automatique, comment qualifie-t'on l'écriture des écrivains modernes (exemples : Da Vinci Code , Patrick Carman avec Elyon , Harry Potter, etc...) ?
...

Citation :

Ca me rend triste.

Dans l'écriture automatique, il y a certains avantages : dédoublement de soi, sentiments exprimés, etc...

Citation :

Puis après tes histoires de cours de français... Heu. Les grands écrivains, c'est quand même au moins un petit peu ceux qui renversaient tout, bam, n'utilisaient plus que les mots et en faisaient des regards dans tous les sens, les leurs.
Puis c'est plus fort que moi, j'ai toujours trouvé ça peu ragoûtant les écrivaillons dictionnaire en main. Pas beau.

Je me suis fait endoctriner par ma prof (:.
Sinon, j'écris pas avec un dictionnaire à la main mais j'utilise parfois le dictionnaire des synonymes sur internet.

J'espère avoir su m'exprimer clairement.

Tu es très clair Frocker. Mais tu n'utilises nulle part d'exemples littéraires, hein.
Tu parles d'exceptions, ramenons tout à mon ego. Mes textes spontanés (et non pas automatiques, car l'écriture automatique est un procédé très strict) sont en général bien meilleurs que ceux que je réfléchis à la virgule près.

Et veille à ne pas trop écouter ta prof de français (quoi qu'il y en ait parfois d'exceptionnelles, mais l'éducation nationale regorge de vieilles pseudo-littéraires frustrées incapables de pleurer à la lecture d'un poème).
Une prof d'hypokhâgne a un jour dit que les programmes de français au lycée, en regroupant la littérature par mouvements et époque, l'avait tuée (la littérature, pas la madame).
Il n'y a pas de meilleur enseignement littéraire que celui que tu te feras seul, en lisant, en écrivant, en échangeant (avec des amis, avec des pixels), et en lisant encore. Le tout en réfléchissant.
Puisque si l'on s'en remettait aux mains du lycée, nous serions persuadés que la littérature se résume à Molière, Montesquieu, Flaubert et Maupassant (et leurs quelques acolytes). Dommage non?

Citation :

Mes textes spontanés (et non pas automatiques, car l'écriture automatique est un procédé très strict) sont en général bien meilleurs que ceux que je réfléchis à la virgule près.

Donc ta manière d'écrire est plus penchée vers des textes spontanée. Donc tu préfères cette première façon d'écrire à la seconde car ça se rapproche plus de ton "style d'écriture". (?)

Citation :

Et veille à ne pas trop écouter ta prof de français (quoi qu'il y en ait parfois d'exceptionnelles, mais l'éducation nationale regorge de vieilles pseudo-littéraires frustrées incapables de pleurer à la lecture d'un poème).
Une prof d'hypokhâgne a un jour dit que les programmes de français au lycée, en regroupant la littérature par mouvements et époque, l'avait tuée (la littérature, pas la madame).

D'accord. (:.
Ça reste intéressant cela dit pour les fondations de notre niveau littéraire.

Citation :

Il n'y a pas de meilleur enseignement littéraire que celui que tu te feras seul, en lisant, en écrivant, en échangeant (avec des amis, avec des pixels), et en lisant encore. Le tout en réfléchissant.

Tout à fait d'accord encore une fois.



Il faut en faite trouver sa propre façon d'écrire si on en suit le d'écoulement du dialogue. Le plus important est de trouver sa propre façon de s'exprimer, d'écrire : son style ?

Mais du coup, comment qualifie-t'on l'écriture des écrivains modernes (exemples : Dan Brown, Patrick Carman, J.K Rowling, etc...) ?
J'ai du mal avec le terme écrire maintenant.

Tous les écrivains que tu cites sont mauvais. Et pourtant, parmi les modernes, il y a réellement des plumes géniales.

Le terme écrire?

Je ne sais pas réellement la meilleure façon d'écrire.
Ce que je sais, c'est que j'ai dans la main une plume qui me démange. Une plume qui veut que j'écrive encore et encore. Je ne sais pas ce que vous entendez par écriture automatique (Spontanée ?)
Parfois j'écris saoul, parfois j'écris avec une musique de fond, parfois j'écris sous ecstasy, parfois j'écris en vidant un paquet de clope. Comment écrire ? Je ne réponds toujours pas à la question. Je sais seulement qu'écrire avec son âme, écrire avec ses tripes. C'est la meilleure façon d'écrire.

Après qui suis-je pour dire comment écrire ? Nous écrivons tellement de manières différentes que le seul truc qu'il nous reste est le style. Le style, lui, se trouve à force d'écrire. On en revient donc à comment écrire ?

En fait, par écriture spontanée, je pense à ce type d'écriture: tu pars sans rien, seul face à ton écran, avec des trucs qui bouillonnent dans la tête, et tout naît, tu modèles comme une grosse boule de pâte, tu fais prendre forme, mais sans jamais savoir vers où tu te diriges.

Tandis qu'une écriture réfléchie est préméditée; tu sais à l'avance ce que sera ton histoire, qui seront tes personnages, tu fais des recherches, bref, une écriture à la Zola.

Il y a des partenaires des deux écoles, j'appartiens à la première, comme beaucoup de novices. J'ignore encore si c'est la meilleure façon, elle semble presque trop facile.

Tout dépend de ce que tu écris. Si tu écris une nouvelle, tu peux écrire de manière spontanée sans que cela nuise à ton texte. Pour un roman c'est le contraire ou il faut être sacrément balèze. L'écriture spontanée n'a rien de négatif, au contraire.

En t'entendant grand suuuUuh on croirait que l'écriture est le résultat d'un état de transe, à un moment où tu ne dépends même plus de toi (violé des poumons, ou de l'estomac c'est la même...).

C'est qu'il est impossible d'écrire des tripes tout en étant maître de soi ?

Je ne suis pas forcément pas d'accord avec toi, au contraire... mais ça m'éclate. Zètes tous pareils!!

P.S: ton écriture est elle influencée selon le type de drogue que tu prends ?
(cette question existentielle me court dans le cerveau depuis un moment, je sais qu'une atmosphère ou une autre peut influencer un peu, genre quand on met de la musique ce qui est parfois indispensable pour ma part pour donner une couleur en particulier à certains de mes textes mais la drogue c'est autre chose)

Pour écrire il faut avant tout du talent.
La technique varie suivant le texte qu'on souhaite écrire.
Suu l'a dit, le romanesque suppose un travail énorme, une pensée de fond, que le geste du style doit accompagner d'un mouvement unique donc parfaitement contrôlé.

A l'opposé, la poèsie agence les contraires pour les vêtir de sa forme qui est beauté, la sauvagerie automatique peut alors s'avérer utile. Et certains ont besoin de quelques drogues/alcools pour donner à ce processus une dimension sacrificielle, somme toute une crédibilité, qui peut leur faire initialement défaut. LE POÈTE MAUDIT. Un mythe coriace qui ne peut qu'être salutaire pour bon nombre d'esprits kikoos emos en tout genre à la recherche d'une profondeur d'âme. Ils la cherchent au fond du verre. On ne les en blâmera pas.
La poésie peut aussi être méthodique mais elle tombe alors dans l'élitisme ou pire l'artisanat ce qui n'a plus rien de créatif (Boileau!). Il y a du bon méthodique du très bon même. Un minimum de méthode pour la rythmique et l'image est d'ailleurs souvent nécessaire. La méthode s'emploie aussi a donner un fond intellectuel à la poésie souvent d'ordre philosophique et métaphysique. Je parlais d'élitisme. L'habileté est de donner plusieurs niveaux de lecture.
Enfin la nouvelle se pense surtout en terme d'action. Avoir prévu le plan de l'intrigue me semble nécessaire. C'est un point de vue contestable. Dans le cas contraire la nouvelle tombera plus dans le récit poetico-délirique. C'est parfois bon, mais ca n'est pas une nouvelle. Ça s'éparpille. Ça suinte etc.

Mouss a écrit:

En t'entendant grand suuuUuh on croirait que l'écriture est le résultat d'un état de transe, à un moment où tu ne dépends même plus de toi (violé des poumons, ou de l'estomac c'est la même...).

C'est qu'il est impossible d'écrire des tripes tout en étant maître de soi ?

Je ne suis pas forcément pas d'accord avec toi, au contraire... mais ça m'éclate. Zètes tous pareils!!

P.S: ton écriture est elle influencée selon le type de drogue que tu prends ?
(cette question existentielle me court dans le cerveau depuis un moment, je sais qu'une atmosphère ou une autre peut influencer un peu, genre quand on met de la musique ce qui est parfois indispensable pour ma part pour donner une couleur en particulier à certains de mes textes mais la drogue c'est autre chose)

Elle me donne l'inspiration mais ne change pas mon style d'écriture. En revanche elle me donnera une imagination sans faille. Attention, je ne dis pas que j'ai forcément besoin de drogues pour écrire ou être inspiré.

Pasiphae a dit :

Citation :

En fait, par écriture spontanée, je pense à ce type d'écriture: tu pars sans rien, seul face à ton écran, avec des trucs qui bouillonnent dans la tête, et tout naît, tu modèles comme une grosse boule de pâte, tu fais prendre forme, mais sans jamais savoir vers où tu te diriges.

Tandis qu'une écriture réfléchie est préméditée; tu sais à l'avance ce que sera ton histoire, qui seront tes personnages, tu fais des recherches, bref, une écriture à la Zola.

Il y a des partenaires des deux écoles, j'appartiens à la première, comme beaucoup de novices. J'ignore encore si c'est la meilleure façon, elle semble presque trop facile.

Dans mon bouquin de français, ils parlent d'écrivains "à programme" (qui suivent un plan établi à l'avance. Ex : Poe ; Zola) de ceux "à processus" (ces derniers inventent et précisent leur histoire au cours de l'écriture. Ex : Aragon ; Proust ; Flaubert).
Ils disent aussi que la plupart des écrivains combinent ces deux méthodes de travail, modifiant au fil de l'écriture le plan établi au départ. On trouve dans leurs brouillons des listes, des plans destinés à faire le bilan de leur travail à un moment pour repartir vers une nouvelle étape de l'écriture.
Il y a des choses intéressantes dedans.
C'était un peu déplacé de parler d'écriture automatique au final puisque l'écriture automatique se place un peu à part. C'est plutôt d'un mélange de l'écriture automatique et de l'écriture "à processus" que je voulais parler.
Maintenant, tu peux te faire une idée Pasiphae (:


Je suis assez d'accord avec Paul.