La Natation.

Tiens j'vais essayer de parler de la Natation moi.
Voici le seul sport que je reconnaisse.
Alors bien sur je ne parle pas de le regarder à la télé mais bien de le pratiquer, de le ressentir.
Il me semble, et ce, dut à la portance de l'eau, que c'est le sport qui se ressent le mieux, et qui est ainsi le plus agréable. Inutile de dire que le corps auto-porté, dans le fluide de l'eau, c'est déjà un plaisir innommable, quelque chose qui a trait à la substance, à l'infinie, au non formé de la substance, et s'intégrer soi même, à cette conscience du flux, c'est toucher ou caresser cette idée de l'infinie, de l'immatériel, et ça ça vous enveloppe, ça vous enrobe à la façon d'un rêve, d'une certaine idée de la jouissance, du désir comme flot continu, ou plutôt flot de la continuité etc etc.
Alors bien sur il ne s'agit pas simplement de se jeter à l'eau (notez d'ailleurs ce paradoxe formidable qu'elle nous offre : "il faut apprendre à nager avant de se jeter à l'eau", je trouve cette symbolique admirable.), de s'ébrouer imparfaitement, de s'ébattre (/débattre), là, la seule chose que vous ressentirez c'est une fatigue immense et de grosses difficultés respiratoires, je parle bien de nager, et de ressentir ce geste, je veux dire que les mouvements mécaniques de la nages sont justes admirables, et plus particulièrement le crawl bien sur, (nage d'or), où comment, l'affut, la longiligne du corps est visée parfaitement pour, qu'à l'aide du mécanisme le plus simple et le mieux coordonné soit possible une glisse, une limite (entre deux atmosphères quasiment auto-répulsives (du moins en leurs états)) entre l'air et l'eau et ça, je vous assure qu'il y a un léger moment, moins d'une longueur, où, lorsque le corps est suffisamment à chaud et que les gestes sont encore parfaits, moment infime mais de cette infime qui porte en lui des valeurs absolues, où réellement, physiquement, vous glissez parfaitement sur l'eau mais réellement glisser, vous êtes vraiment à l'extrême limite de la surface, vos bras vous portent juste suffisamment pour vous sortir et vous maintenir hors de l'eau et comme le reste du corps et parfaitement axé, vous ressentez cette sensation de glisse parfaite et qui est une sensation formidable. Très courte mais formidable.
Bon, voila ce que je pouvais en dire, c'est assez personnel mais j'avais envie d'en parler.
J'ai bien conscience que tout le monde ne mesure pas ce que j'ai taché de vous faire saisir mais bon.
La prochaine fois que vous irez nager vous penserez à moi.

Au contraire de ce que tu penses, je vois très bien ce que tu as voulu dire à propos de la natation, L'idiot. Je ne pense pas être le seul. L'eau est formidable : quel autre élément te permet à la fois de "marcher", d'avancer à la force des bras, des jambes, de tout ton corps ? Et de voler, aussi. Oui, de voler. C'est la sensation que je ressens chaque fois que je m'immerge.

Je ne suis pas un grand sportif : j'aime le sport et les activités physiques, mais je ne suis pas doté d'un corps puissant. Mes poumons ne sont pas géniaux et mon coeur désordonné, mais nager est un tel bonheur...je ne parle même pas de se sentir glisser entre air et liquide, mais bien ce sentiment de perfection que l'on ressent quand l'on entre en contact avec l'Eau, l'Eau avec une majuscule, l'Eau que l'on sent sinuer sur son corps, que l'on voit onduler lorsqu'on la transperce, que l'on goûte en expirant, que l'on entend clapoter avec délices, ou même se fendre comme la mer Rouge, que l'on sent, même, lorsque l'on s'en approche !

Je ne suis pas très doué avec le crawl, aussi n'ai-je pas connu ce moment où le corps en plein effort "glisse", pour reprendre tes mots. Pourtant, je ressens cette sensation lorsque je plonge du haut d'une planche de bois vernis, ou d'un rocher à pic. Pénétrer dans l'Eau, que ce soit la mer, la piscine ou même le lit d'une rivière, est une sensation incroyable, au moins aussi géniale que la chute qui précède le plouf. Bon, je vais raconter ma vie, certes, mais je me rappelle cet été : une semaine passée à Gênes, dans un petit camping près de la mer à environ 50 mètres à vol d'oiseau (et 400m au dessus de la mer. Rude descente). Je n'ai pas été une seule fois à Gênes. Chaque jour, je descendais à la plage avec mes amis qui, comme moi, ne voulaient pas aller à la ville mais retrouver cette plage. Non, cette falaise, qui surplombait la mer !

Nous escaladions, et, une fois en haut, invariablement, je m'écroulais, terrassé par mon vertige (j'ai peur du vide depuis l'enfance, c'est horrible je ne peux même pas monter sur un escabeau). Alors eux sautaient et je regardais avec une certaine nausée. Puis le deuxième jour : j'ai sauté. Et me voilà dans l'eau, d'un coup, après une chute vertigineuse, sentir l'océan m'envahir, rattraper ma chute. J'étais si heureux que je ne voulais plus remonter. Bref, tout cela pour dire qu'un plongeon vaut bien une longueur de crawl si l'on saute d'assez haut. Mais ce n'est pas la fois où j'ai ressenti ce que tu décris si bien : s'intégrer à l'Eau, devenir une part d'elle parce qu'elle nous permet d'avancer : qu'elle devienne une part de nous car nous la faisons s'agiter en nous propulsant.

Connais-tu la nage dite "de la sirène", L'idiot ? Elle est géniale : sans les mains, ni même les pieds, tu peux avancer sous l'eau. Elle ne demande pas d'effort excessif, elle te donne l'impression de voler, elle te fais penser à la Petite Sirène. Et la "longiligne du corps" te permet d'aller presque aussi vite qu'un crawleur passable, avec au moins autant de sensations, et assez de souffle pour rester une minute ou deux immergé (après c'est mon cas personnel, je sais bien que d'autres ne tiennent pas plus de dix secondes sous l'eau). Voilà mon avis sur la nage : rien ne vaut une longue minute sous l'eau pour te sentir libre comme un oiseau, plutôt que de se débattre pour rester à la surface et gâcher son énergie en puissants battements de bras et de jambes.

Bon, je suis plus ou moins sûr d'avoir fait du H.S, mais oui, je penserais à toi L'idiot, la prochaine fois que j'irais m'ébattre sous l'Eau.

Ah non, c'est pas du tout HS, puisque ça dépasse ce que je disais mais en le complétant.
Et puis c'est bien écrit aussi.

Gaël a écrit:

Connais-tu la nage dite "de la sirène" ?

Ouais, techniquement on appelle ça le dauphin, tu ondules le bassin quoi, c'est vrai que c'est pas mal mais je l'apprécie beaucoup moins depuis que je fume (ce qui m'oblige à respirer plus souvent (clopes de merde.)))

Citation :

mais bien de le pratiquer, de le ressentir.

Je ressens surtout le manque d'oxygène dans mon organisme quand je nage moi. A la limite, l'évanouissement proche aussi. Je suis pas d'accord. Je préfère la course à la natation. Je comprends l'idée de "voler", de "flotter" etc... mais à la limite, j'aime bien la ressentir sans nager à proprement parler.

Bouh Frocker, je ne comprends pas.


Moi je flotte en courant.



La natation est un sport d'endurance, il procure la même puissance, la même force dans tes poumons, tes jambes, le reste de ton corps est aussi actif que possible. Nager à proprement parler dépasser les limites, ne plus penser, ne plus sentir le monde autour de soi. C'est pour cette raison que je la rapproche à la course. Je vis les deux sports de la même manière pour ma part.

(tu devrais essayer xD )

Je sais pas. Je verrai mais fais attention à toi, tu auras ma mort sur ta conscience ^^.