Plus Fortes que l'Épée
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Mouss
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MessageSujet: Edition 1    Edition 1  EmptyLun 5 Sep 2011 - 23:39

A suivre très prochainement les textes du tout premier concours ... et le vote du jury ! (veuillez patienter pour ce dernier) ! 


Toutes les plus plates excuses du Docteur ... Sa secrétaire prend la relève ! 
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyMar 6 Sep 2011 - 20:03

Pièce 1

Parcelle.

Scène 1

Alice - Camille - Justin

les rideaux s'ouvrent sur trois rangées de sièges où un public clairsemé est étalé. Les projecteurs ne s'attardent que sur les visages d'Alice et Justin, côte à côte, tandis qu'un cligne à intervalles lents et réguliers sur Camille.

ALICE
Et le spectacle? Quand commencera t-il? Mes pieds bourgeonnent.

JUSTIN
Il n'y a de spectacle que celui de notre amour, la rue n'as-tu pas vu, s'est éveillée à notre passage et les hommes, et les femmes s'écartaient à notre passage, nous étions si beaux, cette salle n'est qu'un prétexte pour plus encore nous afficher, et cet amour qu'est le notre…

ALICE pointe Camille du doigt
S'afficher? Elle est si petite. Elle ne nous regarde même pas.

JUSTIN suit le doigt d'Alice
Elle ne compte guère, vois le public immense, il est face à nous et se repait de nos paroles, regarde-le carnassier, il ne rira pas, nous l'impressionnons de si belle manière…

CAMILLE se lève en soupirant et sifflante
Taisez-vous. Votre bruit n'impressionne personne ni rien. C'est ma présence ici qui trouble, la lumière-même ne peut pas résister...

La lumière clignote de plus en plus vite.

ALICE murmure
Je veux bien le croire… Il faudra que tu tentes ta chance.

JUSTIN
Comment?

CAMILLE
Je laisse une chance à tous, mais il faudrait le laisser quelques temps ton petit amour, là. Regarde, il ne comprend pas encore tout à fait que tu vas le laisser… Pour moi.

JUSTIN
Madame votre discours se trouble...
à Alice
Allons-nous en.

ALICE
Non. Je veux te laisser un peu et partir avec celle-là, un petit peu.

JUSTIN s'énervant
Quoi…!

ALICE
Je n'aime pas le halo qui nous entoure, notre bonheur comme un linceul, elle, là-bas, clignote, elle m'apprendra sûrement des choses que tu ne peux esquisser…

Le rideau tombe brusquement


Scène 2

Camille - Justin - Alice
Le décor est composé d'un hamac dans le fond où repose Alice, et d'une table de jardin, deux chaises. Camille feuillette un livre quand Justin entre.

JUSTIN
Il est fini votre petit manège?

CAMILLE
Une semaine n'a pas passé, Justin. Tous les soirs j'essuie les larmes d'Alice et…

JUSTIN grave
Alice ne pleure pas. Jamais Alice…

CAMILLE
Lui as-tu demandé, une fois, pourquoi? Toutes les femmes pleurent.

JUSTIN
Je croyais qu'Alice…

CAMILLE doucereuse
Tu croyais de travers. Elle se découvre à moi, peu à peu, tu les as vues ses pourrissures, toi, en la tenant serrée, en la faisant chanter? Tu lui as demandé ce qui lui faisait peur quand petite contre les murs elle faisait des jeux d'ombre? Tu…

JUSTIN
Et pourquoi… Je connais Alice, l'amour éclaire son visage et je la vois…

CAMILLE plus hargneuse
Laisse-moi parler! Deux secondes et tout sera fini. Ton amour c'était comme une grande flaque de lumière où elle ne pouvait pas se cacher. Tu aimerais toi, être un ver nu et gigoter dans le soleil? Il faut un petit bout de peau à tout le monde, à Alice il faut des questions et de la cruauté, il faut quelque chose contre quoi se mettre en colère…

JUSTIN
Je suis venu la chercher.

ALICE se réveillant, étirant ses bras
Quoi, qui est là?

CAMILLE
Ce n'est rien, rendors-toi mon petit chat…

ALICE apercevant Justin
Justin! Pourquoi tu me suis? Jusqu'ici alors?

Il est étonné, ne répond pas.

ALICE
Je reviens avec toi, dans… Une petite semaine.

Le rideau tombe.


Scène 3

VOIX OFF
Il était une fois une bouche grande comme le monde, et des miettes, des tas de miettes qui s'enlaçaient et crevaient…

Le rideau s'ouvre sur les comédiens en sous-vêtements qui s'échangent leurs costumes, au début sagement, se rhabillent, rééchangent, et cela finit dans un nuage de vêtements qui volent d'un bout à l'autre, d'autres apparaissent lancés par les coulisses. Ce faisant, ils crient des "je t'aime" et leurs prénoms en pagaille.
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyMar 6 Sep 2011 - 20:05

Pièce 2 

JESUS EST A LA PISCINE


Description des personnages

La Mort est toujours munie d'une longue toge noire à capuche, une faux de paysan et un masque de squelette sur le visage. Sa voix est grave et dénuée d'humour.

Les hippies ont les cheveux longs, des atebas ou des dreads. Ils peuvent être deux, ou plus.

La Dame d'accueil doit avoir une voix aiguë, grinçante, celle d'une secrétaire casse-pieds.

Le noir et le juif, peuvent être plus de deux, mais seulement deux personnages s'expriment. Il n'est pas nécessaire d'habiller le juif en habits traditionnels, ni le noir en habits traditionnels de l'Afrique, la surprise n'en est que plus belle. Ce duo comique involontaire exprime une mouvance communautaire. Il n'y a aucune ironie dans leur voix, ils croient en ce qu'ils disent.

Hitler et Staline composent un duel sombre, c'est un humour pesant, lourd. Ils s'expriment respectivement avec un accent allemand et russe. Les costumes doivent être des habits traditionnels de ces deux personnages. Moustache courte pour Hitler, moustache longue et touffue pour Staline.

La milice nazie peut se composer d'environ cinq personnes. Ils devront être munis d'uniformes SS et faire peur au public. La surprise et la peur sont les éléments clés de leur bonne introduction. Le théâtre doit devenir pesant et glauque, cette scène ne fait presque pas rire.


Personnages par ordre d'arrivée

Lucien
Un philosophe
Un clochard
Un socialiste
Des hippies
La Mort
Un capitaliste
Un scientifique
Une dame d'accueil
Un noir
Un juif
Hitler
Staline
La milice nazie



ACTE I
LE CABARET

Un petit cabaret de campagne aux rideaux rouges avec au centre de la pièce un tabouret. Une voix annonce « Mesdames et messieurs, je vous présente un nouveau dans le métier, il est très prometteur, veuillez applaudir je vous prie : Lucien » . Après avoir effectué son entrée, il vient se placer sur le tabouret avec sa guitare. Il ressemble à un musicien ordinaire et commence à jouer une musique fictive, celle du groupe des Harpies Johnson : « On paye trop d'impôts, on veut du fric, on veut pas se faire avoir par vous autres du gouvernement ! On veut du blé, du blé, du blé, laissez-nous en paix, ou sinon ça sera la manif, et on vous foutra dans la gueule. Je peux vous dire que vous allez en chier. Les manifs ça nous connait, nous les bobos de gauche. On est pas démagos, nous à gauche ! ». Après ce spectacle musical, Lucien se lève de son tabouret et commence sa tirade.

Lucien

Vous en avez pensé quoi de ma prestation ? Faut pas oublier de payer à la fin du spectacle. Hein ? Parce qu'on vit pas avec des clopinettes nous autres. On travaille dur. Vous savez, faut qu'on bouffe quand même. Je veux dire on peut manger de la merde, mais pas tous les jours. Non parce que je vais être direct avec vous. Là on est bien on rigole, on plaisante, mais ce n'est pas drôle. La vie n'est pas drôle. Il y a des choses sérieuses qui se passent ici. Moi, je vois Marcel l'autre jour, il avait pas de quoi payer ses chaussures. Alors que Marcel quoi, il bosse même le dimanche. C'est un pote à moi, vous le connaissez non ? Il était là l'autre jour. Celui qui gueulait dans les bistrots ! Il gueulait je sais plus quoi : « Ouais ! Claude Lévi-Strauss est mort et tout le monde s'en tape ! » On lui a répondu. « Mais c'est qui Claude Lévi-Strauss ? Le cousin à Marc Lévy-Strauss ? » Et il a continué en s'énervant. Holala ! Il avait gueulé ce jour là. Bon après il avait pris une bière, il s'était calmé. Puis il en a pris une quatrième, il était silencieux. On a rien dit nous, on l'a laissé tranquille, mais il en avait gros sur la patate. Je te dis, le barman, s'il l'avait ouvert ou n'importe qui, on descendait dans la rue on pétait tout. On pétait tout ! Tu nous connais pas. Il y a des jours comme ça on se retient, mais sinon on se retient pas. On manifeste le samedi nous, on est pas faignants. On est syndiqués, on est utiles à la société, on fait avancer les choses, on se bouge, on fait bouger les autres. Tout le monde devrait se lever maintenant comme nous, pour gueuler, pour ne pas laisser les choses ainsi, pour construire un monde meilleur et pour foutre sur la gueule des... Enfin pour se révolter.

Un philosophe, entrant en applaudissant.

Bravo ! C'était formidable, vraiment ! Bravo ! J'admire ! J'en ai les larmes aux yeux. Je vous assure, vous pouvez devenir philosophe, comme moi. C'était tellement émouvant, vous faites souvent des spectacles comme ça ?

Lucien

Non, ça m'arrive très rarement, là c'était parce que ce n'est plus possible, on ne peut plus vivre normalement. Il y a toujours des gens qui viennent nous parler à la fin des spectacles, ils nous demandent des autographes, quelques fois ils nous applaudissent.

Le philosophe

Mais les gens vous aiment, vous êtes une sorte d'idole, un musicien, un chanteur, c'est presque féerique de dire ce mot. Les paillettes, la télévision, le music-hall. C'est beau, si beau, tellement beau... Vous êtes un homme beau monsieur Lucien.

Lucien

Ce n'est pas qu'une image. À vouloir vous plaire, on se couvre d'auréoles, on danse comme des fous, on pleure nos joies sous vos yeux, on se laisse brûler de sentiments pour vos bons plaisirs ; jusqu'à ce qu'on se suicide, qu'on ne plaise plus, ou qu'on devienne trop vieux ; de vieilles idoles bonnes à jeter. Je n'aime pas le public, pourquoi devrais-je aimer quelque chose qui m'oubliera dans une semaine ?

Le philosophe

Si seulement vous étiez plus philosophe, vous verriez la vie du bon côté. Il y a tant de mystères à découvrir. Bien des livres auraient été plus clairs s'ils n'avaient pas voulu être si clairs.

Lucien

C'est une théorie intéressante, mais comme toutes théories elle comporte ses propres limites. Je considère qu'il n'y a plus rien à découvrir sur terre. Les gens sont ce qu'ils sont et ils font ce qu'ils font.

Le philosophe

Pourtant il y a tant de beauté à voir, tant de mystères à découvrir, se priver de ces voyages du cœur serait un crime. Le philosophe est la seule personne capable de voyager à travers les époques et d'en sortir une morale propre à chacune d'entre elles. Si nous n'étions pas là. Vous, que seriez vous ?

Lucien

Toujours là. Le philosophe est bien la seule personne qui n'apporte que des mots au monde. Cela devient d'ailleurs vite des maux. La métaphysique du pire, la science de la géométrie de la pensée, ou encore l'allégorie nominative de la déconstruction de la pensée irrationnelle. Voulez-vous vraiment qu'un être normal s'en sorte avec ça ? Doit-on paraître plus intelligent pour tenir une simple conversation avec des gens comme vous ?

Le philosophe

La philosophie est un lourd fardeau, les philosophes sont utilisés, leurs phrases sont retournées, échangées, trafiquées. Les notions que vous évoquez sont pourtant si simples, il suffit d'un peu de bonne volonté pour les comprendre. Il ne suffit pas de voir le monde d'une seule manière, il faut le prendre dans son ensemble. Un jour vous comprendrez.

Lucien

J'espère déjà qu'il y a quelque chose à trouver dans tout ceci. Car s'il n'y a rien à comprendre, alors la vie engendre la vie sans raison, et une chose est sûre pour l'humain ; le sexe en est son extase.

Le philosophe

Il y a plein de choses, tellement de choses, ne soyez pas pessimiste. Il faut parcourir le monde, le découvrir et peut-être que comme moi, vous voudriez changer le monde. Ou au moins, changer de vie.

Lucien

Vous savez, les voyages, étant musicien, sont mon quotidien. Ce n'est pas vous qui m'apprendrez à parcourir le monde. Cela m'est d'ailleurs agréable. Pourtant, il m'a été jusqu'à présent impossible de découvrir un homme que je puisse admirer autant que vous le faîtes à mon égard ; car je ne le mérite pas.

Le philosophe

Votre pouvoir de communiquer avec les foules vous rend un peu spécial. Il vous donne une grande force. « Force » qu'en effet, j'ai trouvé chez une autre personne que j'admire également. J'ai d'ailleurs, toujours sur moi, un poster de mon idole que je traine de manifestation en manifestation. C'est une sorte de porte bonheur, un homme droit et juste, quelqu'un qui me montre la direction à suivre. Un penseur, un philosophe comme le monde en a si peu fait. Il est le seul à avoir porté ses idées jusqu'au bout du monde ! Il est mondialement reconnu, admiré, illustré. Pourtant c'est un colosse aux pieds fragiles, il n'a pas que des admirateurs, il a également une poignée de conspirateurs qui voudraient bien le voir disparaître ! Ce géant, ce monument de la culture et de la philosophie, a été décrit par un autre philosophe comme : « l'être humain le plus complet de notre époque » .

Lucien

Amen. Mais qui est donc cet homme que vous vantez tant ? Un dieu ?

Le philosophe

Presque. Attendez, je vais vous le montrer.

Le philosophe sort de scène et revient avec un poster qu'il montre exclusivement à Lucien.

Regardez ! Magnifique non ?

Lucien

Mais je le connais ! C'est une marque de T-shirt ?

Le philosophe

Bien sûr que non ! C'est un Dieu, un Dieu ! Ne le voyez vous pas ? Il a fait progresser ses idées dans le sang. Sans lui, il ne resterait de la philosophie qu'un Socrate suicidaire.

Lucien

Éloignez-vous un peu, que je puisse le voir dans son ensemble, peut-être que ça me rappellera quelque chose.

Le philosophe s'éloigne et montre le poster du Che à Lucien. L'ensemble du public peut ainsi le voir.

Le philosophe

Alors, ça vous rappelle des souvenirs ?

Lucien

Il me semble l'avoir déjà vu sur des T-shirt étudiant, la mode de l'année dernière sans doute.

Le philosophe se lamente avec son poster.

Le philosophe

La culture est bien morte ce soir, elle disparaît. Mon idole s'éteint, je sombre dans la déchéance... Je sombre...

Lucien, regardant sa montre.

Il est déjà cette heure là ? Bon, je dois vous laisser, je dois aller gagner ma vie plus loin. Cessez un peu de vous lamenter, on dirait un prêcheur qui a perdu son troupeau.

Le philosophe

Vous vous trompez. Je fais ce travail pour sauver les autres et me sauver moi-même. Cette réflexion, cet art de vivre s'impose à moi, comme elle devrait s'imposer à toutes les brebis qui recherchent la vérité absolue. La philosophie est la science de la réflexion et cette science est trop souvent bafouée, alors qu'elle est l'une des plus rigoureuse. Avez-vous cette rigueur pour oser critiquer ma science ?

Lucien prend la direction de la sortie sans répondre. Le philosophe suit Lucien de près.

Restez ! Restez ! Je vais vous apprendre ! Regardez sa belle moustache, regardez ! Tenez, touchez-le ! Sentez-le ! Regardez comme il est beau et porteur d'espoir ! Regardez ! Ouvrez les yeux sur le monde ! Ne restez pas insensible à la lumière.

Lucien, sortant.

Ouvrir les yeux sur le monde vous dites ? Je m'efforce d'ouvrir les yeux pour ne pas tomber quand j'avance.

RIDEAU

(Les Derniers actes ont été supprimées, sur demande de l'auteur, et pour ne pas surcharger les lieux)
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyMar 6 Sep 2011 - 20:06

Pièce 3


      LA GARCE

      ACTE 1
      [Le rideau s'ouvre sur une scène illuminée et vide, hormis une table ronde au centre, en bois. Dessus, une nappe blanche carrelée de rouge, deux verres de bière. Autour sur des chaises en bois, deux bonhommes, pantalons de velours bruns, chemises à carreaux, bretelles et cigarettes en bouche. Ils jouent aux cartes.]

      FRANK énervé : Et moi j't'dis qu'j'en peux p'us.

      VINCE excédé : T'en peux toujours, que j'dis.

      FRANK : J'en peux p'us, que j'dis.

      VINCE : Putain quand on veut on peut.

      FRANK : Mais putain non tu comprends pas, c'est physique.

      VINCE sympathique : T'es trop sensib', Frank.

      FRANK rasé : J'l'ai toujours été, Vince. Tu sais bien.

      VINCE : Non mais on est pas si mal, que j'te dis !

      FRANK : Moi j'en peux p'us. [Il se lève et traverse la scène en cohérence avec son propos.] Tu vois là ? ... le vide. [Il ne voit pas le public.] Et puis là ? ... un mur, noir... et là et là, des tunnels qui ne mènent nulle part... J'sais pas où on est, Vince.

      VINCE : Moi non p'us Frank, j'sais pas, mais on est bien, non ? On a la cigarette à volonté, on a les cartes, et puis la bière non stop. Ça me suffit.

      FRANK se rasseyant : Mais i'a jamais personne qui entre, qui sort, rien, néant, que j'dis. C'est pas normal, ça, hein, dis, c'est pas normal !

      VINCE : C'est pas normal.

      FRANK : Jamais faim, jamais soif, jamais rien d'autre. Cet espace, et puis rien. Point.

      VINCE : C'est comme ça, Frank.

      FRANK halluciné : Et les femmes, putain, les femmes ! Elles me manquent, putain !

      VINCE : Elles te manquent.

      FRANK : Et puis la rue !

      VINCE : Et puis la rue, oui.

      FRANK : La nuit, les étoiles, le vent doux de l'été !

      VINCE : Tout ça aussi.

      FRANK : C'est pas normal !

      VINCE : Non mais on est bien. Cigarettes, bières, cartes ; pas besoin de sommeil, pas besoin de plus, juste ça. Et puis plus le boulot. Ça tue, le boulot.

      FRANK : Comme au théâtre.

      VINCE : Hein ?

      FRANK : Comme au théâtre, j'ai dit.

      VINCE : Ça tue de bosser au théâtre ?

      FRANK : Mais non.

      VINCE : Quoi ?

      FRANK énumérant : Pas besoin d'sommeil, pas besoin d'plus, juste ça. Comme au théâtre, alors, tu sais. On est des personnages !

      VINCE : T'as déjà été au théât', toi ?

      FRANK : Non.

      VINCE : Ben alors ?

      FRANK : On m'a raconté.

      VINCE le charriant : Et qui c'est qui t'a raconté, et comment ?

      FRANK : C'était "avant", tu sais. Avant qu'on soit "là".

      VINCE : La p'tite Maryse ?

      FRANK : Oui.

      VINCE agité : Avec son côté bourgeois elle t'a bourré le chou, voilà tout.

      FRANK : Oui mais elle était gentille.

      VINCE bougonnant : Gentille... !

      FRANK ignorant le propos : Elle disait : "au théât' c'est pas comme dans la vie" et pis : "c'est comme qu'si les personnages i'z'étaient là dans l'abstrait. Tu sais, comme une photo qui vit."

      VINCE : Ça n'existe pas, les photos qui vivent.

      FRANK enthousiaste : Oui mais c'est dans l'idée, tu comprends ?

      VINCE : Dans l'idée, ouais. Tiens, reprends tes cartes. Et puis une clope aussi, tiens. Moi j'en r'prends une. [Il en reprend une.]

      FRANK songeur : Maryse...

      VINCE : Mais fait chier Maryse, merde Maryse, merde à Maryse ! Eh oh, réveille-toi gars !

      FRANK imperturbable : Maryse...

      VINCE : Arrête de déconner, Frank, j'te dis arrête ! ...

      FRANK continuant : Maryse...

      VINCE claque Frank, qui sursaute et regarde Vince : J'vais t'dire. Maryse e'faisait la charité, voilà tout.

      FRANK : La charité ?

      VINCE : La charité, ouais.

      FRANK : La charité...

      VINCE : Ouais la charité, tu sais, la beauté du geste, le riche qu'aime le pauvre, la "condescendance", que j'dis.

      FRANK : La condescendance ?

      VINCE : La condescendance, ouais.

      FRANK : La condescendance...

      VINCE : Ouais la condescendance, quand le mec ou la nana, i'font mine de prend'soin d'toi, quand ça leur coûte qu'i'viennent jusqu'à toi, quand i'z'ont leur air supérieur au fond d'eux, quand i'savent qu'i'resteront pas, que c'est juste pour la frime.

      FRANK : La frime ?

      VINCE : Putain c'que tu peux êt'con Frank... La frime, ouais.

      FRANK : La frime...

      VINCE : Ouais la frime : Maryse rev'nait par chez elle, et elle avait lavé sa conscience, la p'tite, elle était pure. C'est "hygiénique".

      FRANK : Mais Dieu... ?

      VINCE : Dieu mon cul !

      FRANK : Ton cul ?

      VINCE : Mon cul, ouais.

      FRANK : Ton cul...

      VINCE : Ouais mon cul, Dieu. R'a'n'a'foutre.

      FRANK : Mais non mais Dieu, Dieu le lui rendra qu'e'disait, qu'elle faisait pas ça pour l'argent.

      VINCE : E'baigne dedans, tu penses.

      FRANK : Mais non et puis, sa tendresse, son sourire !

      VINCE : Elle offre que ça, la garce.

      FRANK : Mon Dieu...

      VINCE : Dieu i's'en fout. Ou alors il est pas seul, Dieu. I'a un Bon Dieu pour les riches, pis i'a un Dieu Pas Trop Mauvais pour les pauvres. Au moins, i'z'en ont un, les pauvres, que j'dis. Tu vas dans la même Église qu'les riches, mais tu pries pas pour la même chose.

      FRANK déçu : Maryse...

      VINCE : Maryse e's'montrait près du Jean-François, Maryse, elle se pâmait, elle se pavanait. Jean-François i'disait : "Maryse vous êtes bien charitab', et vot'âme est comme un don pur qui coule comme une eau d'source." qu'i'disait. Et Maryse e'rougissait, Maryse, pis e'disait : "Oh Jean-François vous êtes gentil." ... Gentil ! Tu croirais ça ?

      FRANK plein d'espoir : A moi aussi, e'disait qu'j'étais gentil, à moi aussi ! E'disait que j'étais bon, e'disait qu'l'av'nir il était ouvert, et qu'le Bon Dieu i'devait sûr'ment m'réserver une bonne place au paradis !

      VINCE part dans un long rire moqueur : ... Ah bah l'Bon Dieu, p't-êt'ben qu'oui ! mais l'Dieu Pas Trop Mauvais, not'Dieu à nous Frank ! eh ben i'dit [prenant un air de cureton] : "Mes bien chers frères, mes bien chères soeurs, l'monde est pas ben fait pour vous, ç't'à cause du Bon Dieu qui vous offrira l'luxe qu'une fois dans la tombe, ce mauvais bougre. Alors moi, tenez, j'vous donne une bonne bière, une cigarette et le jeu de carte. C'est moi qui les ai inventés pour vous, cadeau, tenez..."

      [Dans le silence, et calmement, religieusement pour ton dire, Vince tend ses cartes à Frank, lui met une clope au bec qu'il allume, et repousse le verre de bière bien devant son ami. Frank se laisse faire.]

      VINCE toujours curé : Amen.

      FRANK immobile : Amen.

      VINCE à la normale : T'en trouv'ras d'autres des Maryse, vas.

      FRANK : P't-êt'ben qu'oui.

      VINCE : C'est sûr.

      FRANK se levant : Et par où ? Par là, là, là ou là ?

      VINCE : Chais pas.

      FRANK : C'est comme au point d'départ. On sait pas.

      VINCE : On sait pas, nan.

      FRANK : On sait pas...

      VINCE : Nan on sait pas.

      FRANK : Dis Vince...

      VINCE : Quoi ?

      FRANK : Tu veux ben êt'gentil et m'accompagner par là ? [Il montre le public.]

      VINCE : Par là ? ... Mais i'a rien, là. Et pis, la gentillesse, ça va j'ai déjà donné. Merde à la gentillesse.

      FRANK : C'que tu peux êt'dur.

      VINCE : Moi, dur ? ... T'es trop sensib'.

      FRANK : P't-êt'ben.

      VINCE : "Soyez gentils, mais soyez pas méchants." qu'e'disait Maryse, et qu'i'disent les curés du Bon Dieu.

      FRANK : C'est vrai.

      VINCE : Bah l'Dieu Pas Trop Mauvais, i'dit : "Êt'gentil, ça sert qu'les aut'qu'i'veulent qu'tout soit bien tranquille. I's'tranquillisent. Et pis, êt'méchant, ça sert les aut'qui't'stigmatisent."

      FRANK : Stigmatisent ?

      VINCE : Stigmatisent, ouais.

      FRANK : Stigmatisent...

      VINCE : Ouais stigmatisent, c'que t'es inculte, Frank...

      FRANK : Inculte ?

      VINCE lui donne une claque : Toi t'es gentil, et t'as peur d'êt'méchant, pa'ce que tu penses qu'si t'es pas gentil, on pens'ra d'toi qu't'es méchant, et qu'on t'stigmatisera. Mais l'Dieu Pas Trop Mauvais, i'dit : "Faut êt'honnête, et bien dans ses chaussettes."

      FRANK : Les miennes sont trouées.

      VINCE : Bah faut êt'bien d'dans quand même. On a c'qu'on a.

      FRANK : Vince, je veux aller par là !

      VINCE : Bah vas-y, j'te r'tiens pas.

      FRANK : Tu veux pas v'nir avec moi ?

      VINCE net : Nan. Moi j'ai ma clope et ma bière. Pis avec les cartes, je m'f'rai une réussite. Elle sera belle, ma réussite, voilà tout.

      FRANK : J'ai peur.

      VINCE : Bah rest'là, alors.

      FRANK : Nan j'y vais.

      VINCE : Bah vas-y, que j'te dis.

      FRANK se levant pas rassuré : Ouais, j'y vais.

      VINCE : Vas-y, ouais.

      FRANK : On s'revoit quand ?

      VINCE : Quand tu veux. T'sais où m'trouver.

      [Vince se concentre sur la distribution des cartes pour sa réussite, il ignore Frank. Frank s'avance timidement vers l'avant-scène.]

      FRANK à l'avant-scène : Y'a rien.

      VINCE : Bah nan.

      FRANK : M'en fout. Je saute.

      VINCE sans le regarder : Comme tu veux.

      FRANK : Salut Vince !

      VINCE concentré : C'est ça, salut...

      [Frank prend une bonne bouffée d'oxygène. Il hésite, puis saute.]

      VINCE cherchant Frank des yeux : Il a disparu.

      [Devant le public, Frank quitte son personnage. L'acteur prend place dans le public, comme si de rien n'était. Il s'intéresse au spectacle.]

      VINCE : Qu'il est con ce Frank ! ... J'lui avais ben dit d'pas sauter. L'est dans l'néant, Frank. A p'us d'Frank. Fini...

      [Un temps. Vince continue sa réussite.]

      VINCE : J'vais quand même pas l'regretter, moi ! Héhé ! J'ai tout c'qui m'faut, là. Des clopes à volonté, pareil pour la bière, pas b'soin d'dormir, pas d'boulot...

      [Un temps. Idem.]

      VINCE regardant le public : C'te Dieu Pas Trop Mauvais, moi c'est clair, j'l'adore.

      [Il reprend sa réussite. La lumière s'éteint. Rideau.]


      ACTE 2

      Scène 1
      [Le rideau s'ouvre sur une scène vide. Vince est là tout seul, qui danse et chante, sur l'air de L'Amour est enfant de bohème.]

      VINCE : J'adore ce Dieu, pas trop mauvais !
      Il n'a jamais-jamais connu de loi !
      Et si tu n'l'aimes pas je l'aime
      Et si je l'aime prend garde à toi !

      [Vince fait mine de réfléchir. Un temps.]

      VINCE : Je suis seul.

      [Il reprend en sautillant sur la pointe des pieds, pour se donner du courage :]

      VINCE : J'adore ce Dieu, pas trop mauvais !
      Il n'a jamais-jamais connu de loi !
      Et si tu n'l'aimes pas je l'aime
      Et si je l'aime prend garde à toi !

      [Il s'arrête essoufflé, dépité.]

      VINCE : Personne à la ronde... Ô Frank ! Où donc es-tu passé !
      Il fut un temps où tout pouvait y passer :
      Les clopes, la bière et les cartes, c'était joyeux !
      Toi et moi, là ensemble, on était très heureux !
      Mais il a fallu, oh, que cette folie t'éprenne,
      Fanfaron doux rêveur ! Tu fuis dans ta peine !
      Horizon lointain, aventure et découverte,
      Tous ces grands élans, eh, ont l'allure trop verte !
      Tu as fui, mon doux Frank, eh voilà que depuis,
      Le Dieu Pas Trop Mauvais est parti comme la pluie
      Douce et fraîche des joies qu'on éprouve en été.
      Elle, envolée, reste rien : toi, trop entêté !

      [Il tombe à genoux, à l'avant-scène, tête baissée. Finalement à terre, étendu, il regarde vers le haut comme s'il y trouvait une lueur d'espoir.]

      VINCE : Je me souviens nos jours heureux, c'était hier, ou bien demain, quand par les rues nous devisions tous deux, et nous riions, et nous nous amusions de tout... et puis, hélas, il y a eu Maryse...


      Scène 2
      [Vince reste étendu à l'avant-scène, immobile. Arrive Frank, qui entre sur scène côté jardin. Côté cour, Maryse.]

      FRANK maladroit : Oh bonjour mamzelle Maryse, bonjour, j'suis ben content d'vous r'voir, mamzelle Maryse, j'pensais qu'à vous, et j'suis venu.

      MARYSE comme si elle récitait une leçon : Il est donc bien naturel que vous tombiez sur moi, cher Frank, tant il est vrai que je passe ici le plus clair de mon temps, quand je ne suis pas au bal.

      FRANK : Z'avez ben raison, mamzelle Maryse, c'est ben comm'ça qu'j'le pense aussi, ça c'est sûr.

      MARYSE : Voyons Frank, ne faîtes donc pas l'idiot.

      FRANK : Ah je n'fais pas l'idiot mamzelle Maryse, j'fais pas l'idiot vous savez...

      MARYSE : Mais Frank, vous ne pouviez pas penser tout comme je pense, voyons, ne soyez pas bête.

      FRANK : Oh non mamzelle Maryse, ça m'embêterait d'êt'bête, pour sûr ce s'rait gênant.

      MARYSE : Eh bien que voulez-vous ?

      [Ils s'immobilisent. Vince se relève à l'avant-scène, côté jardin.]

      VINCE : R'gardez-moi les pas, ces deux zigotos, tiens ! Pendant qu'le Frank i's'démène pour lui plaire, à la Maryse, elle e'l'ignore comme une garce, j'vous dis. Au fond c'qui la poussait à jouir, c'tait sa puissance, voilà tout.

      [Vince s'immobilise. Les autres reprennent.]

      FRANK : Bah, comme j'vous ai dit.

      MARYSE : Mais dis quoi ?

      FRANK : Bah, j'v'nais vous voir, mamzelle Maryse, j'v'nais pour vous, quoi.

      MARYSE hypocrite : Vous êtes gentil, Frank, très gentil.

      FRANK enthousiaste : C'est ben vrai c'que vous m'dîtes, mamzelle Maryse ? Que j'suis gentil, c'est ben ça ?

      MARYSE moralisatrice : Voyons Frank, écoutez-moi, je l'ai dit, cessez donc d'être bête, je vous prie.

      [Ils s'immobilisent. Vince reprend la parole.]

      VINCE : Moi quand'j'dis à Frank qu'il est bête, c'pas pareil, nan, c'pas pareil, pa'ce que quand j'i dis qu'il est bête, j'le dis pour l's'couer. Elle e'dit pas ça pour l's'couer nan, sûr'ment pas qu'elle le dirait pour l's'couer, mais elle le dit pour qu'Frank i'soit gentil, voilà tout.

      [Vince s'immobilise. Les autres reprennent.]

      FRANK : Mamzelle Maryse, on peut parler d'aut'chose si vous voulez.

      MARYSE souriante : C'est vous qui voyez, Frank. Tenez, aidez-moi donc à plier ce drap s'il vous plaît.

      FRANK : Ben sûr, mamzelle Maryse.

      [Ils miment les gestes. Frank est maladroit, et surveille les mouvements de Maryse pour s'y adapter. Quand enfin ils se retrouvent nez à nez à force de plier, Maryse ralentit le mouvement. Elle laisse Frank espérer qu'ils s'embrasseront, lèvres entr'ouvertes. Frank est bée, il n'attend que ça. Finalement elle sourit satisfaite, retire le drap des mains de Frank et va l'entreposer dans un panier imaginaire. Frank est sans voix.]

      MARYSE : Voyons, Frank, ne restez pas là complètement hébété ! … Si vous m'aidez à replier l'ensemble de la pile, vous aurez droit au souper, au logement pour la nuit, et au petit déjeuner. C'est bien mieux que de traîner inutilement dans la rue, vous le savez bien maintenant. Il faut travailler, Frank, travailler. C'est important. Les gens honnêtes travaillent dur.

      [Ils s'immobilisent. Vince reprend la parole.]

      VINCE : R'gardez-moi-la pas qui vous en apprend sur l'honnêt'té, la garce ! C'que c'est qu'd'être honnête, elle en a jamais rien su. Trop heureuse d'êt'soi, la p'tiote, e'pouvait ben s'en foutre, de c'que ça r'présente ! J'vous jure moi, sûr, c'est pas les pauv'qu'on éduque mal, c'est les riches.

      [Vince s'immobilise. Les autres reprennent.]

      FRANK : Maryse je...

      MARYSE : Oui, vous ?

      FRANK : J'viens pour vous, vous savez...

      MARYSE : Mais bien sûr, Frank, vous venez pour moi c'est évident, cela transpire par tous les pores de votre peau, voyons.

      FRANK : P't-êt'ben qu'oui que j'sais pas m'cont'nir, c'est sûr... Mais j'veux vous dire, mamzelle Maryse, j'veux vous dire que... que...

      MARYSE l'incitant à aller au-delà sans manière : Allez-y, Frank, allez-y, je vous écoute !

      FRANK : … que j'vous aime bien, Maryse, et même que...

      MARYSE l'interrompant : … je vous plais, est-ce donc vrai ?

      FRANK complètement intimidé : Oui et même que je vous...

      MARYSE l'interrompant encore : Oh, gentil Frank, venez donc, approchez-vous de moi, je vous en prie, approchez-vous... [Frank s'approche à petits pas.] … N'ayez crainte, Frank, approchez-vous... [Ils sont nez à nez. Maryse le regarde avec de grands yeux plein de tendresse, le sourire aux lèvres. Puis, suave :] … Voulez-vous m'aimer, Frank ?

      FRANK enthousiaste : Oh que oui ! Je l'veux, que oui !

      MARYSE lascive : Vous désirez poser vos mains sur ma poitrine gonflée, la courbure de mes hanches, le rebond de mes fesses, caresser ma vulve et glisser vos doigts dans mon vagin, avant que de me faire jouir et de jouir en moi, Frank ?

      [Frank ne peut plus répondre. Il hoche à peine la tête, suivant le mouvement des lèvres de Maryse qui se délecte de le voir ainsi. Quand Frank se décide à tendre ses mains vers Maryse, elle hurle et hurle brutalement de terreur. Frank est plus effrayé qu'elle encore.]

      MARYSE : A l'aide ! Au secours ! Au viol ! Au secours ! … On veux atteindre à mon honneur ! … A l'aide ! …

      FRANK pendant qu'elle crie : Pardon, pardon mamzelle Maryse, pardon j'suis désolé, oh pardon, je... j'voulais pas mamzelle Maryse, c'pas ma faute c'est plus fort que moi ! J'avais envie, mamzelle Maryse, oh pardon, pardon, pardon, pardon, pardon... [Il s'agenouille.]

      [Ils s'immobilisent. Vince reprend la parole.]

      VINCE : La v'là la Maryse, dans toute sa splendeur, la garce... Des gars ont débarqué, d'l'action d'charité, et pis aussi d'sa famille. L'Jean-François était là qui voulait tuer Frank aussitôt, Frank qu'était couché par terre à se tordre de peur et qu'on ruait d'jà de coups sans savoir. Mais l'a eu du peau, l'Frank, il a pu s'échapper avant la police. C'te sale gueule qu'il avait pas... Alors j'i'ai tendu la main comme ça [il lui tend la main et le ramène à l'avant-scène] pis j'i'ai dit qu'j'avais tout vu d'loin, que j'savais qu'i'y était pour rien, l'Frank. [Lui lâchant la main et se tournant vers lui :] T'y es pour rien, Frank.

      FRANK : Putain j'ai eu si peur...

      [Il se blottit dans les bras de Vince, qui essaie vite de s'en dégager.]

      VINCE : Frank, Frank, Frank... eh Frank, arrête ça tout d'suite, Frank...

      FRANK se larmoyant tout seul : Putain j'ai rien fait, juré, rien, pas touche, rien, pas touche. [Il se tourne vers elle derrière, toujours immobile, et lui adresse ce qui suit en s'approchant d'elle. Elle est dans une position d'appel à l'aide.] Mamzelle Maryse j'ai rien fait, vous savez bien, j'suis pour rien là-d'dans mamzelle Maryse, moi j'vous aime c'est tout, z'êt'belle et gentille, et pis vous dîtes que j'suis gentil, et pis c'est vrai, voilà, mamzelle Maryse, j'vous jure, j'vous jure, c'est tout, j'vous jure...

      VINCE : Frank, eh Frank...

      [Frank sort légèrement la tête de ses mains.]

      VINCE : Nan mais ça va bien là tête ou quoi, Frank ? … Toi tu l'aimes, et elle e't'tente et e's'plaind, nan mais faut pas déconner, putain, merde, putain ! C't'une belle garce, ça pour sûr, c't'une belle garce la Maryse, j'assure ! Toi t'y est pour rien dans c't'affaire, mais c'pas la peine d'rev'nir par chez elle j'te dis, e'veut t'fout'en prison, elle en a rien à fout'de toi, Frank, rien du tout, putain la garce !

      FRANK larmoyant : J'sais pas quoi dire...

      VINCE : Dis qu'c'est une garce et pis c'est tout.

      FRANK : J'peux pas, Vince...

      [Il se morfond de plus belle.]

      VINCE : Mais putain Frank, ouvre les yeux, mon con ! E't'a charmé et pis e't'a foutu dans la merde, voilà tout. E't'a laissé croire, eh nan, c'est une garce, une belle garce... Dis-le Frank, qu'c'est une garce, dis !

      FRANK : J'peux pas... j'l'aime...

      VINCE : T'appelle ça d'l'amour, toi ? Tu chiales comme tout tell'ment t'as mal de sa garcerie, et pis elle e's'en fout. C'pas d'l'amour, Frank, nan, c'pas d'l'amour... [Comme Frank continue de se morfondre, il dit :] Allez vas, dis, tu t'en r'mettras.

      [Frank sort de scène côté jardin.]


      Scène 3
      VINCE à l'adresse de Maryse figée : Réveille-toi, toi.

      MARYSE : Moi ?

      VINCE : Oui, toi.

      MARYSE : Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton.

      VINCE : J'parle comm'j'veux, la donzelle.

      MARYSE : Quelles manières insupportables !

      VINCE : Et mon Frank, tiens, tu l'as vu dans quel état tu l'mets, mon Frank ?

      MARYSE : Je ne vous permets pas.

      VINCE : Eh ben vous vous êt'ben permise, à c'que j'crois, la donzelle.

      MARYSE : On a voulu me violer.

      VINCE : T'as voulu jouer les garces, oui plutôt, moi j'te l'dis j'ai tout vu.

      MARYSE : Votre parole ne vaut rien, monsieur.

      VINCE : Pas dans les tribunaux, la donzelle, mais ici elle vaut que'qu'chose, ma voix, que j'dis. Et j'dis qu't'es une sacrée garce.

      MARYSE : Mais cet homme ne vaut rien, il doit travailler.

      VINCE : Bah i'cherche, la donzelle, i'cherche figure-toi. Mais c'pas avec sa dégaine qu'on lui ouv'en grand les portes, s'tu vois c'que j'veux dire. Ah t'es ben belle dans ton œuv'de charité, la donzelle, mais ça sert pas à grand chose, j'te dis.

      MARYSE : Nous remettons les gens sur le droit chemin, mauvais homme.

      VINCE : C'est ça, et pis vas-y pour la rengaine, t'sors le disque et tu crois qu'c'est bon, nan mais oh on rêverait moi j'dis.

      MARYSE : Je veux m'en aller.

      VINCE : C'est ça, vas-y la donzelle, reprends tes belles bottes, tiens, vas te r'coiffer ! Eh salut !

      [Elle sort côté cour, offusquée.]


      Scène 4

      VINCE : Et Frank qui court toujours j'sais pas où... I'va n'importe où, i'sait pas pourquoi mais il y va, c'te Frank... Oh j'sais pas bien si j'le r'verrai un beau jour, tiens, mais j'm'en fiche. Et pis tiens, si j'allais pas là, moi ? [Il désigne le public.] Allons bon. J'me lance.

      [Les lumières s'éteignent. Rideau.]

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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyMar 6 Sep 2011 - 20:07

Pièce 4

La Marquise de Ré…


Tragédie en trois actes



La Marquise
Le Marquis
Le Père
La Mère
Monsieur de Sartois (ami du père et de la mère)
Le Médecin
Adolphe (le bébé)
Les autres



ACTE I


Une chambre de style bourgeois, décor classique, un chaise au coin de la scène et un lit à baldaquin dans l'alcôve.


Scène 1

LA MARQUISE, LE MARQUIS



LA MARQUISE

Qu'allons nous dire à mes parents, qu'allons nous dire aux autres, que vont penser de nous toute cette populace qui attend de nous un enfant? L'on s'impatiente de toute part, les médecins affluent, tâtent mon ventre avec leurs mains toutes pâles et qui sentent propre, ils tracent tantôt des carrés tantôt des ovales pour deviner le forme d'un bébé, et le monde ignore encore qu'un embryon n'a pas idée de se nicher dans mon ventre.

LE MARQUIS

Si encore votre ventre daignait m'accepter moi!

LA MARQUISE

Oh ne recommencez pas! Chaque fois que nous abordons ce terrain, votre orgueil mâle aime à rabattre sur moi tous les torts. Mais dois-je encore vous répéter que vous n'aurez jamais idée de la douleur sans nom qui emplit mon corps comme une vague de flammes lorsque vous essayez d'entrer en moi? Dois-je vous apprendre à quel mal je suis soumise en vous enfonçant un pieux dans le bas-ventre? J'essaie sans cesse de me détendre, je laisse le désir m'étreindre tout entière, je le laisse affluer, mes jambes s'amollissent, mes tétons soufflent, ma gorge est aussi calme qu'un feuille morte à la surface d'un lac, vos mains, votre langue, tout concourt à humidifier chaque pore de ma peau, à faire de mon corps une flaque qui suit sans violence le long cours d'un trottoir que les pieds des bambins s'amusent à écraser pour suspendre des gouttes dans l'air, une flaque que les égouts avalent avec leur grande bouche avide, je suis votre alcool, je n'ai plus de nerfs, plus de vie, je suis comme un souffle, comme une notion…

LE MARQUIS, agacé

Vous divaguez!

LA MARQUISE, ignorant son mari

Et soudain, votre verge luisante glisse sa tête entre les lèvres de mon sexe et touche un point qui rassemble toutes les miettes de moi-même, dispersées dans un espace sans bornes, en un amas de braises nerveuses pénétrées de toutes parts par des tisonniers à la pointe courbée, toute ma chair se relève, tout mon sang pulse et enserre comme un anneau mon vagin mauve de douleur…

LE MARQUIS

Si vos mains n'avaient pas soin de vous sauver en me projetant sur le mur, peut-être pourrais-je aller plus avant dans le dédale de votre féminité, seulement votre corps s'arme d'une force incompréhensible au moment où je m'y aventure. Vous êtes animée par cette volonté humaine qui cherche à tout prix à fuir la mort et tout ce qui s'y apparente comme la douleur et le dégoût. Partant, vous m'excuserez de croire à un tout autre postulat que le votre qui s'appuie sur la douleur. Je vous dégoûte, ne cherchons pas plus loin. Chaque fois que mon coeur s'attendrit, et qu'un peu hors du salon où nous dînons, ou que dans un coin vide de la forêt aux jours de chasse, j'approche mon doigt de votre lobe, votre tête se retire comme si une guêpe vous assaillait. A chaque désir que j'ai d'entretenir une tendresse intime avec vous, vos lèvres s'assèchent pour que je ne puisse les baiser, vos cheveux se recouvrent d'un hennin pour que ma main ne puisse y déposer sa pellicule de tendre moiteur. Alors cessez de vous abreuver de ces illusions absurdes, et daignez admettre qu'il demeure, même dans le plus entier de vos abandons, ce noyau de répulsion profonde que vous entretenez à mon endroit. Il est là, sans même que vous le sachiez, bien enfoui dans votre ventre, ce dégoût comme un bulbe qui fleurit à la moindre de mes approches.

LA MARQUISE

Vous m'aimez?

LE MARQUIS, s'effondrant sur le lit, une sincérité perçante dans la voix

Je vous aime!

LA MARQUISE, souriante

Allons nous promener, et je vous ferez mesurer toute l'absurdité de vos propos.

Ils sortent.

Entrent un instant après le père, la mère et Monsieur de Sartois.


Scène 2


LE PERE, LA MERE, MONSIEUR DE SARTOIS


LE PERE

Voilà six mois que les médecins viennent et ne trouvent pas la moindre trace de grosseur chez notre fille. Il faudra bien se rendre à l'évidence monsieur, notre fille est incapable de porter la vie!

MONSIEUR DE SARTOIS

Que vous dites! Savez vous que chez certaines femmes, la maturité ne s'atteint qu'assez tard, et qu'alors votre chère fille, madame la Marquise de Ré… , aurait encore la sexualité d'une enfant?

LE PERE

Qu'entendez-vous par là?

MONSIEUR DE SARTOIS

Voyez, ce petit couple est assez mal ordonné, et ils n'éprouvent aucune pudeur à laisser leur lit défait, et l'exposition de taches douteuses à quelques endroits de leurs draps lorsqu'ils savent pertinemment que nous nous servons de cet endroit pour prendre le thé, alors qu'eux et leurs amis monopolisent le salon ou se promènent dans le jardin.

LA MERE

Que prouvent ces taches? Les femmes ont aussi leurs règles je vous rappelle.

MONSIEUR DE SARTOIS, indiquant divers endroits du drap

Celles-là sont brunâtres sur la soie beige du drap, signe qu'il s'agit de sang séché, celles-ci sont pâles et tirent la couleur beige de la soie vers quelque chose de plus blanc, voyez-vous? Il s'agit donc de sperme.

LA MERE

Quel observateur! Mais qu'en concluez-vous?

LE PERE

Êtes-vous aveugle? Si le marquis éjacule sur les draps, nous avons toutes les raisons de croire que le problème vient d'une impossibilité de pénétration.

MONSIEUR DE SARTOIS

Parfaitement. Reste à savoir de qui provient le problème.

LE PERE

Les hommes n'ont aucun problème à pénétrer toutes les surfaces, les plus dures comme les plus molles. Il m'apparaît comme évident que le sexe de la marquise est semblable à une antenne d'escargot : il se rétracte et disparaît sous sa propre chair, serait-il caressé par la plus douce brise.

LA MERE, avec un sourire sardonique

Cela m'étonnerait fort. Je connais de ces hommes - et Dieu sait que je n'en ai connu qu'un! - (le marquis tressaille) qui n'ont aucun mal à décharger leur semence collante à la manière d'un serpent mollasson qui dégurgite suite à l'ingestion d'une mauvaise plante. Il suffirait que le marquis manque un peu de cette virilité si chère aux hommes (elle jette un regard à son mari qui tressaille de nouveau), pour qu'il lui soit impossible de pénétrer aucune sorte de puits sinon celui qu'il forme avec ses doigts.

LE PERE, bégayant


Je… Madame permettez moi de vous dire que…

MONSIEUR DE SARTOIS, le coupant poliment

Il me semble que le cas évoqué par monsieur est plus fréquent que celui de madame.

LE PERE

Alors il faut trouver un médecin qui percerait cette gorge tenace...

LA MERE

Quelle horreur monsieur! N'avez vous donc aucune compassion pour votre fille? Avoir un petit fils ou une petite fille peut attendre le temps que le marquis fasse tomber toute la peur de sa petite femme. Ne soyez pas impatient.

MONSIEUR DE SARTOIS, conservant un sourire zélé

Je suis de l'avis de madame.

LE PERE, tout en se retirant

Bien, Bien! Faites.

Le Rideau tombe.



ACTE II


Dans le salon, un tapis recouvre la scène, une grande table au centre, et des chaises autour.


Scène 1


LE PERE, LA MERE, LA MARQUISE, LE MARQUIS, LE MEDECIN, MONSIEUR DE SARTOIS, LES AUTRES


LE MEDECIN, tâtant le ventre de la marquise

Messieurs, mesdames, mon verdict est officiel, vraiment, je ne doute plus une seconde : votre fille est enceinte!

Grande vague de joie, on entend des verres qui trinquent et des bavardages heureux, seuls le marquis et la marquise sont blêmes et inertes.

LA MERE, à la marquise

Eh bien? Ca nous en fait une tête! Vous l'attendiez depuis si longtemps. Relevez-moi un peu cette moue, vous ne voudriez pas paraître une tâche dans la joie générale qui n'est due qu'à votre situation!

LA MARQUISE, s'efforçant de paraître heureuse

Oui, oui ma mère, je l'attendais depuis si longtemps…

LA MERE

Allons, allons ma chère fille, je connais bien ce sentiment là, ce petit vague à l'âme qui nous étreint à l'aboutissement d'un désir longuement cultivé. Votre mère a tout vécu savez-vous! Prenez cette coupe de champagne (elle lui tend), et buvez, buvez ma chérie. L'alcool allume une flamme qui nous défait de la tristesse.

La mère s'enfonce dans la masse des autres et laisse la marquise seule avec sa coupe, incapable de boire son contenu.

LE PERE, s'approchant de sa fille

Enfin, enfin! Vous avez trouvé la force d'accueillir un enfant.

LA MARQUISE, surprise

La force? Pourquoi parlez vous de force? Il ne s'agit que d'un heureux hasard parmi une multitude d'autres tentatives!

LE PERE, en riant

Mais je n'en doute pas ma chère enfant, je n'en doute pas!

Le père s'en retourne de nouveau parmi les autres. Un instant après le marquis marche vers la marquise, celle-ci le regarde pendant quelques secondes et s'écroule par terre.


Scène 2


LA MARQUISE, LE MARQUIS, LA MERE, LE PERE, LE MEDECIN



Les autres sont sortis. La marquise est toute molle dans son fauteuil, sa mère la rafraichit à grands coups d'éventail. Le marquis reste à l'écart.

LE PERE

Réveillez-vous! Réveillez-vous ma chérie, je vous en conjure, médecin! Faites quelque chose!

LE MEDECIN

Je suis navré monsieur, nous ne pouvons rien faire pour le moment. Elle a été victime d'une crise de tétanie, Dieu sait pourquoi après une telle annonce!

LA MERE

Ah vous les médecins! Vous n'êtes bon qu'a tâter des corps et à émettre des verdicts, mais pour ce qui est de la psychologie, vous êtes bien piètres!

LE MEDECIN

Je vous demande pardon madame? Dois-je vous tracer mon parcours d'études pour vous convaincre que je suis aussi fin psychologue?

MONSIEUR DE SARTOIS

Elle bouge! Regardez!

Tout le monde se retourne vers la marquise qui frétille d'abord mollement et adopte peu à peu une mouvance humaine.

LE PERE

Ma fille, ma fille!

LA MERE

Mais enfin! Laissez-la un peu respirer, ne voyez-vous pas qu'elle est en état de choc?

LA MARQUISE

Non… Non… Je suis désolé, pardonnez moi je…

LE PERE

Mais ma fille, de quoi vous excusez vous donc?

LE MARQUIS, haut, en s'approchant

Il me semble que Madame la marquise a besoin de repos. Du reste, j'aimerais m'entretenir seul à seul avec elle.

LE PERE

Ne pouvons-nous pas… (La mère lui pose un bras sur son épaule) Très bien…

Tout le monde se retire, seuls restent le marquis et la marquise.


Scène 3


LA MARQUISE, LE MARQUIS


LE MARQUIS, glacial

Comment expliquez-vous cela?

LA MARQUISE, plaintive

Je vous en supplie, faites moi confiance, je vous jure sur ma tête et sur celle de mon enfant que je n'ai jamais eu ne serait-ce que l'idée de coucher ailleurs qu'avec vous…

LE MARQUIS

Je le savais bien que vous ne m'aimiez pas, je savais que vous ne m'aviez jamais aimé. Comment ai-je pu être aussi idiot. Vous n'êtes qu'une traînée, une méprisable traînée.

LA MARQUISE, en larmes

Mais puisque je vous dit que je n'ai touché à aucun autre homme, c'est vous que j'aime, c'est avec vous que je veux demeurer, avec vous que je voulais avoir mon enfant, d'où soupçonnez vous que je me serais entichée d'un autre homme, et pour quelle raison aurait-il donc plus de facilité à entrer en moi?

LE MARQUIS, soudain furieux

Lui ne vous dégoûtait pas!

LA MARQUISE

Mon amour, mon amour, ne me traitez pas ainsi qu'une chienne, je suis là, encore à vous, les jambes toutes ouvertes, si je refuse que vous m'embrassiez prêt du dîner ou dans la forêt, c'est à ma pudeur maladive qu'il faut s'en prendre. Vous ai-je refusé la moindre des tendresses au sein de notre chambre? Non, là-bas je suis à vous, je suis votre objet, je puis encore me déshabiller sur le champ, vous faire venir en moi à l'instant même.

LE MARQUIS, ironique

Venir en vous? En voilà une bonne idée! Nous prouverons ainsi que votre grossesse n'est pas le fruit de l'immaculée conception.

Il se jette sur elle.

LA MARQUISE, complètement paniquée

Pitié, pitié que faites vous, non, ne me touchez pas, pas ici, pas dans le salon!

LE MARQUIS, exalté

Je vous dégoûte hein? Dites-le que je vous dégoûte, vomissez tout votre dégoût sur moi, car je peux vous assurer que j'entrerai en vous, quoiqu'il en soit, je vous baiserai, je vous enculerai, je réduirai votre corps en miette (il la gifle). Vous allez connaître physiquement la souffrance que vous me faites subir, à moi qui vous aime, chienne que vous êtes, à tendre votre croupe humide au premier mâle en rut que vous croisez. BAISEZ MOI! FAITES TAIRE CES CHALEURS QUE MON MARI CARESSE HIDEUSEMENT AVEC SON GLAND VERT DE MOISISSURES. Vous me trouvez immonde? Alors trouvez moi immonde jusqu'au bout, vous allez sentir mon sperme vert couler en vous, et plus sur le drap beige, ce spectacle auquel vous ne supportiez même pas d'assister, vous n'avez jamais été capable de branler une pauvre queue avide. (il s'arrête de bouger, prend sur son index une larme qui coule sur la pommette de la marquise, et parle, faussement attendri) Madame, vous pleurez, vos yeux ont craché des larmes sur vos joues toutes rouges, madame, vous pleuriez aussi quand cet homme était sur vous, quand il a étreint votre corps tout entier, lorsqu'il vous a léché l'épaule, le lobe d'oreille, lorsqu'il a remué sa langue tantôt dans votre bouche, tantôt dans votre vagin? Vous pleuriez alors?

La marquise pousse un cri strident qui résonne dans toute la scène. Le père arrive, tout essoufflé, et regarde d'un air ébahi sa fille à moitié nue et le marquis, toujours l'index levé et regardant la larme au bout de son doigt.

LE MARQUIS

Monsieur, je n'ai jamais fait l'amour avec votre fille, jamais. Son sexe était trop étroit ou le mien était trop épais, mais jamais je n'ai pu pénétrer en Madame la Marquise de Ré…

La marquise pleure à chaude larme, le père reste tétanisé sur scène et le maquis ne change pas de position.

Le Rideau tombe.



ACTE III


La scène est vide. Seule une vieille chaise en bois demeure au milieu. La marquise est à genoux à côté de cette chaise.


LA MARQUISE, berçant Adolphe

Adolphe, maman a beaucoup souffert pour t'avoir, elle s'est faite rejetée par son mari et par sa famille, elle s'est faite huée par les autres lorsqu'elle a quitté sa demeure et elle s'est dispensé d'un père pour toi. J'ai le boulet de la honte à mon pied, Adolphe. Après que le monde ait appris que mon enfant n'était pas le fils de mon mari, l'on m'a attachée pour que le médecin vérifie l'absence de mon hymen en public, et tous les autres ont pu vérifier que mon vagin avait l'hymen percé par un sort que seule moi était censée connaître, et que j'étais pourtant la moins susceptible de connaître. Maintenant tout est fini. Maintenant nous vivons dehors, et c'est là que je t'élèverai, avec les oiseaux et les serpents. Maman sera toujours là pour te caresser, pour t'étreindre, pour t'aimer, elle sera toujours là pour pleurer, et si jamais tu as trop faim, je te découperai des bouts de moi pour que tu puisses vivre et grandir. Le Marquis te hait parce que tu n'es pas né de sa semence, il te hait parce qu'il croit que tu es le fruit d'un adultère, mais il te hait surtout parce qu'il est convaincu que moi même je l'ai toujours haï. Je ne l'ai jamais haï, jusqu'au jour où il est devenu fou, fou de ne pas pouvoir me pénétrer, alors il a trouvé ce léger prétexte de ma grossesse pour vomir toute sa frustration de mâle sur moi, il m'a déshabillé, il m'a giflé, il m'a détruite parce que je l'aimais et qu'il m'a prouvé ce jour que c'est lui qui n'a jamais eu d'amour pour moi. Ne devient jamais comme ça Adolphe, ne devient jamais de cette haïssable race mâle qui prend les femmes pour des pendules. Ces mâles avec leur queue dont ils se servent comme d'un fouet pour démolir tout ce qu'ils aiment et tout ce qui les aiment. Mon Adolphe, tu ne seras jamais un homme, mon Adolphe.

Le père entre.

LA MARQUISE, sans étonnement


Bonjour papa.

LE PERE, hésitant, presque bouleversé

Ma chère fille, je ne vis plus, je suis un homme détruit. Il faut que je te dises toute la vérité, je n'y tiens plus mon amour. Adolphe est mon fils. (La Marquise ne le regarde pas, elle continue à bercer Adolphe, ses yeux plongés dans les siens). Dans votre chambre, vous laissiez toujours les draps défaits, et c'est là, comme toi et le marquis le saviez, que nous prenions notre thé. (Il attend un instant, toujours aucune réaction de la marquise) Monsieur de Sartois a remarqué des taches sur vos draps, et nous en avons déduit que monsieur le marquis et toi ne pouviez pas faire l'amour. (Un temps, toujours aucune réaction de la part de la marquise) J'ai… J'ai donc pensé que je pouvais te rendre service, alors je suis venu pendant la nuit et t'ai droguée pour pouvoir te pénétrer, d'abord avec un doigt, puis avec deux, mais rien n'y faisait, ton hymen était plus profond, alors j'ai entrepris d'entrer en toi avec mon sexe, en me dégageant de tout sentiment d'inceste, en me disant seulement que j'effectuais mon devoir envers ma fille, envers ma progéniture, peux-tu comprendre ceci? Tu le peux? (La marquise n'a toujours pas changé de position) Seulement, à l'instant où j'étais en toi, mon corps s'est rempli d'une vague de désir, d'excitation, j'ai perdu tout contrôle de moi-même et je suis allé jusqu'à jouir dans ton corps. Le sort a voulu qu'entre l'instant où je t'ai percé l'hymen et celui où le médecin t'a jugée enceinte, toi et le marquis n'aviez pas fait l'amour, et je n'ai compris que l'enfant était de moi que lorsque le marquis t'a violentée, comprend mon embarras… Bien évidemment, tu te doutes que je ne pouvais ni assumer cette responsabilité de père de mon petit fils, ni tolérer l'enfant d'un homme illégitime, c'est pourquoi j'ai pris les dispositions nécessaires pour te honnir et te bannir par la suite, ainsi qu'on le fait le plus normalement du monde en de pareils cas. Sur ce point donc, tu ne peux pas m'en vouloir d'avoir respecté les aléas de mon rang… (la marquise est aveugle à son père et sourde à toutes ses paroles). J'avais ensuite une dernière affaire à régler qui était de trouver un coupable. J'ai donc brodé quelques preuves pour que le monde accuse Monsieur de Sartois, celui-là même qui a remarqué de manière tout à fait importune les taches sur vos draps, et sans qui, par conséquent, tous ces malheurs ne seraient jamais arrivés. J'ai… donc décidé de provoquer cet homme en duel, et de cette manière je me risquais à mourir, ce qui n'aurait pas fait beaucoup de mal à l'état de mes nerfs. Si je sors vainqueur de ce duel, on me dresse en héros pour avoir tué de ma main et au risque de ma vie l'homme qui a corrompu ma fille, si monsieur de Sartois sort vainqueur, il vit reclus et haït de toute la société. Ayant conscience de cette vérité, quand vint son tour de tirer alors que je l'avais raté une première fois, il tira en l'air, ce qui me permit de le tuer au deuxième coup. Je suis donc pétri jour et nuit de respect et d'admiration pour tout mon courage et ma droiture, mais je ne peux pas vivre avec la vérité dans le ventre. (Un temps, soudain animé) Tu ne connais pas le poids de la culpabilité ma fille, il est impossible pour le plus brave des hommes de vivre avec elle, elle te ronge, te dévore de l'intérieur, je ne mange plus au repas, mes joues se creusent, mes yeux s'enfoncent dans mes orbites, mes cheveux m'abandonnent un à un après avoir blanchi, j'ai de la culpabilité qui déborde sur mon corps, je deviens fou, fou! (La marquise n'a toujours aucune réaction) Pourquoi ne dis-tu rien? Pourquoi ne pas m'arroser d'injures après avoir entendu certainement le pire de tous tes malheurs? Crache moi dessus, vomis moi dessus, je veux sentir toute la haine que tu as pour moi couler sur mon visage, empuantir mon corps! (il cri maintenant) Pourquoi restes-tu là? Pourquoi personne ne me punit? Pourquoi je ne meure pas?

Il sort un poignard de sa botte et tue sa fille et son fils. Il hésite un peu, range le poignard dans sa poche, prend la chaise de bois qui restait sur la scène, regarde une dernière fois les deux cadavres, et s'en va.

Rideau.
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyMar 6 Sep 2011 - 20:08

Pièce 5
Le Cercle Glacial




Le lieu :

Le salon de la maison en Provence de Funai (femme) et Patroni (mari). L’espace scénique est pratiquement vide, on laisse place aux comédiens et on met l’accent sur les mots, la particularité des personnages et leurs ressenti (la tonalité de la voix suffira). Il se compose d’un canapé au milieu, d’une porte de chaque côté et d’une fenêtre au fond en face.

Personnages :

Funai : Femme de Patroni

Patroni : Mari de Funai

Portier : Le Portier de la maison

Vagab : Un vagabond de passage

Cuisinière : La Cuisinière de la maison



Acte 1, scène 1


Funai : (en robe de chambre)

Le carrosse arrive
Il arrive

Portier : (il se précipite sur la porte d’entrée)

Qu’il arrive (il tient la poignée de la porte)
Il arrive ?
Je suis prêt
Je l’ouvrirai

Funai :

Il se presse
Il va vite
Plus vite

Portier :

En carrosse
A pieds
A plusieurs
Tout seul
Combien sont-ils ?

Funai :

Peu importe
Ouvrez juste la porte
A ce monsieur
Ou à ces messieurs

Portier : (toujours la main sur la poignée)

Oui madame
Bien madame

Funai :

Prêt

Portier :

Oui toujours prêt

Funai :

Ouvrez

Portier :

Ça n’a pas sonné

Funai :

Ouvrez
Puisque je vous le dis

Le portier ouvrit la porte, personne derrière la porte. Il referme la porte mais il garda la main sur la poignée.

Portier :

Il n’y a personne
Madame
(Aucune réponse)
Madame (il se retourne vers elle)

(La femme s’en est allée)

Acte 1, scène 2


Portier :

La cour s’éloigne
Et moi je reste seul avec cette compagne
Je vaque à la censure grandissante
(Il ne fait rien, bougeant des fois sa main sur la poignée)
(Le bruit d’une tape sur la porte se fait entendre)
Qui peut-il bien parfaire ma longue descente ?
(Le bruit reteint)
J’ouvre et la houle de coup pourrait pleuvoir
Je laisse et le diable s’abattra peut-être
Mais c’est moins sûr
Laissons, l’ordre est parti et le feu est encore chaud derrière

(Une voix masculine se fait entendre de loin)

Patroni :

La porte est assez grande
Vient donc ici tenir celle là, elle pourrait tomber

Le Portier lâche doucement la porte, et se faufile sans toucher le moindre meuble en direction de la voix masculine.

Acte 1, scène 3


La femme arrive en tenant sa jupe

Funai :

Il ne s’est pas arrêté
Je croyais
Mais non
Toujours la même ritournelle
On croit que oui mais non
Toujours cette même attente continuelle
Tant pis pour moi
Tant pis pour la gamine (elle regarde sa jupe)
La meilleure façon d’entendre et encore d’écouter la sienne
Tous unis dans la journée des une heure, 12 jours et 7mois
(Elle s’assit sur le canapé)
Vider et avachie
Au bord d’un chemin à mi-parcours
Entre l’acquisition et l’antiquaire
J’attends
Et j’attendrai toujours désespérément (souffle)

(Son mari l’entend, il rentre furtivement)

Acte 1, scène 4



Funai :

Qui est là ?
(Elle se retourne et elle aperçoit son mari)
Je croyais que c’était un autre

Patroni :

Non à ton humble regret je suis là
(Il se rapproche d’elle)
Qui pourrait est-ce d’autre ?

Funai :

Humble regret non
Bien sûr que non
Seul mon homme pourrait arriver ainsi
Sans s’annoncer et sans donner signe de vie
C’est l’approche d’un homme fier et rancunier

Patroni :

Rancunier je ne le suis point
Ta question me le fait seulement deviner
Et ta réponse ne me va point
Ton air m’attriste, m’accable et quelle ironie du sort ce désespéré innée !

Funai :

Pourquoi dire cela ? (elle se lève et s’approche de lui)
Quelqu’un pourrait t’entendre et le vendre à la messe

Patroni :

Tu ne fais que dire cela
Les commérages ne te tueront pas au contraire,
D’ailleurs,
Ils pourraient être prolifiques pour nous tous

Funai :

Arrête tes enfantillages, ce n’est pas un jeu du tout
Du sport ou toutes autres activités démocratiques
On ne danse pas, nous ne sommes pas en discothèque
Alors arrête de balancer tes propos partout


Patroni :

Danser ! Qui m’a dit de me rapprocher ?
La seule qui balance ici, c’est toi
Avec ton incroyable sens du touché coulé
Et le seul qui reçoit, c’est moi

Funai :

En vérité, tu ne reçois rien depuis longtemps
Les bonnes nouvelles t’ont oublié en chemin tu t’y prétends
Mais une zone d’ombre s’est immiscée autour de toi
T’a solitude te ronge et tu me l’envoi

Patroni :

Portier veuillez venir s’il vous plait

La voix du Portier

Portier :

Oui Monsieur, bien Monsieur

(Elle part furieuse, le portier rentre dans le salon en tenant la porte du salon)

Acte 2, scène 1



Patroni :

Je ne comprends pas
Où en n’est-il ?
(Il se tourne vers le portier)
Vous ne répondez pas
Voyons elle ne va pas partir sans vous sur une ile
Laissait là deux minutes

Portier :

Ce n’est pas ça monsieur
Elle allait se claquer, se briser et se retrouver en miettes
C’est à cause de votre femme si je peux me permettre

Patroni :

Oui tout est de sa faute
Mais elle ne veut rien savoir


Portier :

(Il caresse la porte)
Je pense Monsieur qu’il faut juste le vouloir
Après tout, tout est question de sentiments

Patroni :

C’est tout à fait vrai, elle les bafouilles
Elle se dit la victime mais c’est faux, elle est la responsable

Portier :

Ne vous inquiétez pas, je l’empêcherai de nuire
Elle ne vous fera aucun mal, tant que je serais là,
Nul et personne ne vous approchera et ne vous tiendra
Je suis là auprès de vous et je ne vous quitterez pas, je le jure

Patroni :

Entre homme la solidarité c’est important
Mais peut-être un peu trop là quand même, ce n’est pas le moment
(Il se retourne te le vois toujours tenir la porte)
Je m’en occupe, vous pouvez la lâcher
(Toujours pas)
Devant quelqu’un est entrain d’approcher

(Le portier lâcha la porte et maintient son regard quelques instant puis il se dirigea vers l’autre)

Portier :

Je ne crois pas, personne n’arrive
(Il se retourne et regarde l’homme puis il regarde de nouveau la porte et s’en rapproche)
(L’homme part)

Acte 2, scène 2



Portier :

J’en n’étais sûr
C’était une ruse parmi tant d’autre
Je dois quand même, le faire
Je ne suis pas sûr
Je ferais qu’envenimer leurs mépris envers elle
Mais je le lui dois bien, c’est lui a chaque fois qui m’appelle
Lui il comprend mes déboires
Il les porte en grande estime, il y fait attention comme à un chat noir
Il ne s’approche pas mais il l’a contemple du fond
Avec ses yeux ravageurs et intensément profonds
Il les comprend
Mais qu’en même me dire de la lâché
La laissé en veille pour satisfaire ces pas acharnés
Au lieu de me dire de repartir
Il aurait dût me laisser choisir
Me dire de me pousser sur le coté
Je me serais mis prés d’elle nous serions côte à côte
Uni pour quelques minutes voire quelques heures
La compassion m’aurait donné l’envie, moi ce petit être
Je l’aurai vu autrement
L’espace d’un instant

Une voix se fait entendre, puis une deuxième

Patroni :

Allez préparer le diner
Le dire m’est déjà insupportable
Cela devrait être fait
Manger est indispensable

Cuisinière :

Oui Monsieur
Bien Monsieur
Je m’y mets tout de suite
L’alimentation sera prête
Je me dépêche, ce ne sera plus très long
Vous avez tellement peu d’aplomb
Tenez le coup Monsieur

Portier :

Le maitre à parler, Monsieur
Je dois faire ce qu’il m’a dit
Et j’en serais agrandi
(Il mit sa main sur la porte et l’ouvrit personne, seulement de l’air froid rentra, il attendit et sortit un moment tenant toujours la poignée puis il rentra)

Acte 2, scène 3


Portier :

Personne
Il n’y a jamais personne
(Il se dirige vers la fenêtre est maintien la poignée)
L’horizon est pourtant bien grand
Et il y a parait-il de nombreux émigrants
Je ne les ai pour ma part jamais vu
Et même jamais entendu
Ils ne passent pas la porte, ils y paraîtraient
La loi qui est humaine les en n’empêcherait
Ils resteraient donc là derrière
Que feraient –ils, l’attente serait-elle éternelle ?
Une porte s’ouvrirait pour un et se fermerait pour d’autre
Le maître guide le portier, ne lui en voulait pas ce n’est qu’un mortel
Et les mortels peuvent vivre et mourir seuls
Comment leurs reprochaient l’affaire de tous, la propriété ?
On veut tous appropriée quelque chose d’inapproprié
Et la consternation du plus offrant ne fera pas baissé sa côte
Elle augmentera la tribu du peuple de la porte
Parce que l’on veut tous savoir jusqu’où un homme peut aller
Jusqu’où nous irons et où cette histoire pédalera avant de s'affalée ?
(Il referma le rideau et se plaça face à la porte)
Il suffit des fois d’un tout petit geste,
Une poignée de porte baissée
Une voix abaissée
Ou une reconnaissance à l’Almageste
Pour entreprendre une grande avancée
(Il se rua vers la porte et entrepris la poignée et un homme se dressa devant lui)

(Les Deux derniers actes ne sont pas apparent, pour ne pas surcharger les lieux ! )
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J'ai : 34
Je suis un(e) : Féminin D'humeur : Envieuse
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyMar 6 Sep 2011 - 21:29


Merci beaucoup pour ton travail Very Happy I love you

J'ai comme un doute, il n'y avait pas 7 pièces Question

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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyMar 6 Sep 2011 - 21:32

Il manque celles de Mowt et La solitude du pénis.
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyMar 6 Sep 2011 - 21:36

La Solitude du Pénis étant présente sur le forum au moment de la première publication des textes le Doc', ne l'avaient pas enregistrer... il faudrait que les principaux interessés me le remettent ... Quand au texte de Mowt, il est également introuvable ... HONTE A NOUS ! 


Embarassed
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyMar 6 Sep 2011 - 21:41

Il suffit de leur envoyer un joli MP de charme! Au fait... Tu es bien Marie?
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyMar 6 Sep 2011 - 21:42

Oui je suis bien Marie ! 


Je leur enverrai un MP ne t'inquiètes pas ! Je reprend doucement la machine ... et j'ai du malà tout maîtriser d'un coup Embarassed
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyMar 6 Sep 2011 - 21:47

En tous cas, merci de reprendre en main

c'est gentil Embarassed
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyMar 6 Sep 2011 - 21:53

C'est pas gentil ... c'est NORMAL ! 
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyVen 9 Sep 2011 - 19:23

Voici le vote du Jury ! (les justifications et autres critiques seront publiées vers le mois d'octobre, pour des raisons logistiques ... tout les membres du jury n'ont pas encore eu le temps de rédiger leurs impressions) 


1ère place : Jésus est à la piscine 


2ème place : Le cercle glacial


3ème place : Parcelle / La Marquise de Ré / La solitude du Pénis


4ème place : La Garce


La classification nous a semblé impossible ... en dénote encore ces 3 oeuvres classées toutes trois à la 3ème place ! 


Bien à vous ! 


Le Jury (rerésenté aujourd'hui par Marie,Matthieu et Jimmy) 
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Je suis un(e) : Féminin D'humeur : parabolique
Je fais dans : l'au delà

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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyVen 9 Sep 2011 - 19:44

Comment avez vous fait cette classification ? C'est un vote général ou par personne ? Il y a des votes de membres du forum aussi ? Le classement peut encore changer ? Les pièces sont jugées à partir de notes ou de simples impressions ?


cinq sur le podium c'est bof quand même.


je suis peut être un peu directe, désolée... Embarassed
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyVen 9 Sep 2011 - 20:46

C'est un vote général, basé sur l'ensemble des votes de chaque membre du jury . (Il n'y a pas de votes de personnes du forum dans ce classement) . Les pièces sont jugés selon des critères précis et des impressions générales. 


Quant au "podium", je pense que tout le monde à sa place en première place, vois tu ? ... cependant, nous avons du réaliser un classement (car c'est là le but d'un concours) si tout le monde était premier ce serait difficile d'élir un "vainqueur" ! Mais si beaucoup de personnes trouve ce classement étrange, nous pouvons en effectuer un nouveau... 


Je terminerai sur le fait que la 4ème place n'est pas synonyme de pièce médiocre ou je ne sais trop quoi ... l'Avis générérale était d'ailleurs : "Toutes ces pièces sont exellentes ! Un classement les dénigrera forcément, mais c'est le "jeu" " 


Voilà ... C'est tout.
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J'ai : 34
Je suis un(e) : Féminin D'humeur : Envieuse
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyVen 9 Sep 2011 - 21:04


Bravo à tous et Merci Laughing
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Pravda
Epée
Epée
Pravda


J'ai : 35
Je suis un(e) : Masculin D'humeur : Inconnue
Je fais dans : L'absurde

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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyLun 12 Sep 2011 - 18:11

Yeah, merci Jekyll Smile j'attends avec impatience les critiques !
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyLun 12 Sep 2011 - 23:22

Elles arriveront bientôt ! Dans moins d'un mois je l'espère ! 


et de rien ! Wink
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Pasiphae
Miette
Miette
Pasiphae


J'ai : 31
Je suis un(e) : Féminin D'humeur : flottante
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyVen 30 Sep 2011 - 23:09

Jekyllette j'ai hâte Surprised
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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptySam 1 Oct 2011 - 0:19

Je ne savais pas que l'on avait inscrit la solitude du pénis mais - seulement troisième sur quatre ? C'est ridicule. Je sais de quoi je parle, j'ai lu la pièce de Pravda.
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J'ai : 34
Je suis un(e) : Féminin D'humeur : Envieuse
Je fais dans : le théatral

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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptySam 1 Oct 2011 - 20:54

Chacun à ses goûts et ses critères Smile
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Paul Eluard
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Paul Eluard


J'ai : 28
Je suis un(e) : Masculin D'humeur : surréaliste
Je fais dans : l'anti-litterature

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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyDim 2 Oct 2011 - 13:25

nous sommes des pouetmodits, comme Camille Acristem, nous serons compris posthume.
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Couteau
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J'ai : 34
Je suis un(e) : Féminin D'humeur : Envieuse
Je fais dans : le théatral

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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyLun 3 Oct 2011 - 10:12


ou pas, trop facile celle-là bounce
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Mr Hyde
Glaive
Glaive



J'ai : 29
Je suis un(e) : Masculin D'humeur : Déjantée
Je fais dans : Le nerf plexus brachial et parfois le scalpel

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MessageSujet: Re: Edition 1    Edition 1  EmptyMar 4 Oct 2011 - 23:01

Seulement 3ème oui, ... malheureusement ... Mais nous avons été obligé de créer un classement ... 3 des membres du jury avaient placé tout les textes à la même place ... navré de votre déception ... on ne peut plaire à tout le monde ...

mais bravo à tous !
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